La Marine Canadienne va utiliser pour la première un de ses sous-marins dans un exercice en Arctique

  • Dernière mise à jour le 28 juin 2007.

Un sous-marin va de nouveau se diriger vers l’Arctique Canadien – mais, cette fois-ci, ce sera l’un des leurs.

La Presse Canadienne a appris que l’un des 4 nouveaux sous-marins de la Marine Candienne va se rendre cet été dans les de l’île de Baffin dans le cadre de l’opération Nanook, ce sera la première fois qu’un sous-marin Canadien sera utilisé dans un exercice de ce type. "Je peux confirmer que nous aurons un sous-marin participant," a déclaré le Major Susan Gray du Canada Command à Ottawa.

Le HMCS Corner Brook, l’un des 4 sous-marins de la classe Victoria achetés à la Grande-Bretagne en 1998, participera en août prochain aux exercices de 10 jours au large de la côte de Baffin, dans le détroit d’Hudson et dans la baie d’Ungava. Bien que la plannification définitive de l’opération ne soit pas terminée, le sous-marin diesel-électrique Corner Brook ne devrait pas s’aventurer sous la banquise, a indiqué Gray.

Les eaux Arctiques étaient considérées comme stratégiquement cruciales pendant la Guerre Froide. Des sous-marins Américains ont patrouillé dans le Grand Nord depuis 1946 lorsque l’USS Atule s’est aventuré dans la région entre l’île d’Ellesmere et le Groenland. L’USS Nautilus est devenu en 1958 le premier sous-marin à atteindre le pôle Nord.

En 1960, l’USS Seadragon a effectué le premier transit en plongée par le passe du Nord-Ouest – avec un officier Canadien à bord.

Des sous-marins Russes ont aussi été longtemps soupçonnés de naviguer sous la banquise dans des eaux que le Canada revendique.

Nanook, le dernier d’une série de manœuvres militaires dans l’Arctique, est destiné à maintenir la souveraineté Canadienne dans le Grand Nord, ainsi qu’à donner aux soldats, aux marins et aux sous-mariniers et aux aviateurs l’expérience des opérations dans l’environnement Arctique. L’an dernier, l’opération Lancaster avait conduit une frégate à l’extrémité est du Passage du Nord-Ouest – le plus au nord que la Marine s’est rendu en une génération.

La marine enverra aussi la frégate HMCS Halifax participer à l’opération Nanook. Des unités de l’armée de l’air et de terre participeront aussi à l’opération.

Mais c’est la participation du Corner Brook qui sera la particularité de Nanook.

"Envoyer un sous-marin là-haut dans les eaux du Grand Nord a des conséquences significatives sur notre capacité à savoir ce qui s’y passe," a déclaré Rob Huebert du Centre for Military and Strategic Studies à l’Université de Calgary.

Stationner et faire naviguer un sous-marin dans l’Atlantique Nord et dans l’Arctique maintient le Canada comme partenaire priviligié dans les échanges d’informations de haut niveau entre les nations de l’OTAN qui utilisent des sous-marins, a-t-il indiqué.

"Dès lors que vous commencez à naviguer dans ces eaux, vous devez partager cette information avec les autres membres de l’OTAN. Ainsi, ils n’entrent pas en collision les uns avec les autres dans le noir."

Au total, 40 pays dans le monde possèdent 400 sous-marins. Des pays comme la Chine ont des programmes ambitieux de construction de sous-marins.

Et comme le changement climatique ouvre les mers Arctiques précédemment bloquées par les glaces, les analystes de défense soulignent les avantages diplomatiques de l’invisibilité et de l’incertitude que les sous-marins créent.

"Le seul soupçon de la présence de même un seul sous-marin peut exercer une influence diplomatique, politique ou militaire dans la poursuite des objectifs et des intérêts nationaux," écrit le Cmdr. Michael Craven dans le dernier numéro du Canadian Military Journal.

"Un exemple dans le contexte Canadien est la dispute avec l’Espagne au printemps 1995 au sujet des quotas de pêche."

La participation du Corner Brook à Nanook est probablement destinée à donner aux sous-mariniers Canadiens l’expérience de la navigation dans des zones proches des glaces, a indiqué Huebert. Les sous-marins classiques n’ont pas la puissance nécessaire pour pouvoir passer au travers la glace comme le peuvent les sous-marins nucléaires.

"Aucun commandant de sous-marin classique n’ira volontairement sous la glace," a indiqué Huebert.

Le sous-marin devra en réalité faire attention aux glaces proches.

"Il va rester à distance de sécurité. La glace peut se déplacer très rapidement."

Toutefois, a indiqué Huebert, l’opération Nanook sera une étape importante dans la souveraineté sur l’Arctique.

"Ce sera la première fois que nous allons envoyer effectivement un sous-marin là-haut."

Source : Brandon Sun (Canada)