La Russie accusée de dissimulation sur la mort de 20 personnes à bord d’un sous-marin nucléaire

  • Dernière mise à jour le 14 novembre 2008.

La crainte d’une dissimulation russe sur la mort de 20 personnes à bord d’un sous-marin nucléaire est apparue jeudi après que les chefs de la marine aient accusé un jeune matelot naval d’en être le responsable.

Le jeune sous-marinier, qui s’appelle Dmitry Grobov a été emmené mardi pour un interrogatoire — 3 jours après l’incident — et n’a pas été revu depuis.

Jeudi, certains craignent qu’on l’utilise comme bouc émissaire plutôt que de rendre responsables les officiers de haut rang qui ont laissé le Nerpa commencer ses essais à la mer sans être terminé.

Des doutes sont apparus lorsque les enquêteurs ont prétendu qu’il avait déjà avoué avoir déclencher le système d’alarme incendie du sous-marin qui a diffusé des vagues de fréon mortel qui a tué les 20 marins et techniciens à bord.

Immédiatement cependant, les ingénieurs qui ont construit le sous-marin ont indiqué que le système d’extinction des incendies était trop complexe pour être déclencgé par erreur par un membre d’équipage.

Le nouveau sous-marin nucléaire effectuait des essais en mer du Japon lorsque la fuite de gaz s’est produite samedi.

Prétendant qu’un coupable avait été trouvé, l’enquêteur Vladimir Markin a déclaré : “L’enquête a établi qu’un membre d’équipage, un matelot, avait déclenché le système anti-incendie sans autorisation et sans aucune raison.

“Ce matelot a déjà admis son erreur.

“Suite à ses aveux, le suspect fait face à des accusations de négligence provoquant la mort.” Le marin pourrait être condamné à 7 ans de prison pour son rôle dans l’incident, qui a tué 20 personnes et conduit 21 autres à l’hôpital.

Mais des questions ont été soulevées quant à savoir si le système d’extinction des incendies aurait pu être déclenché par un simple matelot.

Des spécialistes du Nerpa ont indiqué que le système était “très compliqué”, et qu’il aurait été “trop difficile pour quelqu’un qui ne sait pas qu’il fait de le déclencher”.

Et un officier du Nerpa a déclaré : “Nous ne croyons pas qu’il soit coupable. Nous craignons qu’il ait faire ses aveux sous la pression.

“Il a été emmené hier pour être interrogé et il n’est pas encore revenu. Qui sait ce qu’il a dit, n’a pas dit ou pourquoi il l’a dit ?”

Un analyste de la défense, Alexander Golts, a déclaré : “Ce serait absolument injuste si ce marin était désigné comme le seul responsable de ce qui s’est passé”.

Un autre, Pavel Felgenhauer, a ajouté : “En Russie, on a toujours tendance à rechercher un bouc-émissaire.

“Le manque critique de personnel qualifié en Russie depuis la chute de l’Union Soviétique est la cause réelle de la plupart des catastrophes.”

Étonnamment, malgré l’accident, le Nerpa a déjà été approuvé pour être mis en service dans la marine russe, a déclaré Nikolai Makarov, chef de l’état-major général.

Alors que les responsables essayaient de regarder au-delà de l’incident, les marins du Nerpa ont raconté comment les hommes sont morts instantanément pendant que le fréon se répandait dans le navire.

Ils ont expliqué que les marins étaient littéralement morts de froid pendant qu’ils respiraient le gaz qui réduit le taux d’oxygène et diminue la température dans les zones qui brûlent.

Même les survivants ont subi des gelures graves après s’être dépêché de mettre les masques à oxygène dans les compartiments du sous-marin remplis de gaz.

Dans l’une des histoires les plus poignants à avoir été rapportées, on a appris qu’un marin de 25 ans, dont le père se trouvait aussi à bord, avait forcé celui-ci à prendre son propre masque pour qu’il puisse survivre.

Vladimir Nezhura et son fils Alexander se trouvaient ensemble à bord du sous-marin — la première affectation d’Alexander — à bord duquel il a péri en sauvant son père.

Source : Daily Mail (Grande-Bretagne)