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Où que regarde le Lt.-Cmdr. Mark Wilson, il voit le travail qui reste à faire. Pas seulement un peu, mais des milliers d’heures restent à effectuer à bord des 70 mètres du HMCS Victoria, un des 4 sous-marins à problèmes du Canada.
Wilson se tient dans le poste central du sous-marin et désigne un point au-dessus de sa tête. Lorsque la Grande-Bretagne possédait les sous-marins, un des 3 périscopes se trouvait là. Mais la Marine Canadienne a conclu qu’il n’y avait pas besoin de 3 périscopes. Et donc, elle a décidé d’enlever un.
"Vous ne penseriez pas qu’il s’agit d’un gros travail," indique Wilson, montrant le vide dans la coque en acier résistant au-dessus de sa tête.
"Mais, seulement pour découper cela et ressouder la coquer, il a fallu près de 7.000 heures de travail."
Et rien qu’avec ça, vous commencez à comprendre combien de temps il faut pour réparer un sous-marin.
Plus de 200 personnes travaillent sur le HMCS Victoria depuis qu’il est entré en 2005 en cale sèche pour ce qu’on appelle une période intensive de maintenance. Il faudra quelques 600.000 heures de travail, installer 500.000 pièces détachées fournies par 1.600 fournisseurs différents. La marine précise que c’est plus complexe, couteux et long que la remise en état d’un Boeing 777.
"C’est un travail d’enfer," indique Wilson. "Je ne vais pas revoir quelque chose d’aussi complexe dans ma carrière."
Au départ, la marine estimait que les travaux seraient terminés cette année. Ils ont désormais été prolongés jusqu’au milieu de 2009.
"La première fois que vous faites quelque chose, cela peur prendre beaucoup plus longtemps que la suivante," explique Wilson, le responsable du projet.
Le Canada a acheté 4 sous-marins diesel-électrique de la classe Victoria à la Grande-Bretagne en 1998 pour environ 750 millions de $. Ils devaient être révisés et remis en état après tant d’heures de navigation. Et même après cela, le Canada les a à peine utilisés — le Victoria a seulement passé 115 jours en mer depuis 2000 — les heures passées sous pavillion Britannique suffisaient pour justifier une remise en état.
Tout ce travail va au-delà de la conversion aux normes Canadiennes que le Canada a effectué lorsqu’il a acheté les sous-marins. Cela ne prend pas non plus en compte le temps et l’argent dépensés pour les remises en état d’urgence, comme lorsque des réservoirs d’air à haute pression rouillaient, lorsque des fissures ont été découvertes sur les soupapes d’échappement diesel, lorsque les moteurs du Victoria faisaient des étincelles au cours d’une mission en 2005, ou lorsque le HMCS Chicoutimi a subi un incendie mortel en 2004 lors de son voyage inaugural vers le Canada.
Trois des 4 sous-marins sont actuellement hors service. Le HMCS Windsor subit sa propre période de maintenance intensive à Halifax. Le HMCS Chicoutimi a été mis au sec après l’incendie et sera mis en service lorsque le Victoria sera terminé. Le HMCS Cornerbrook est seul en mer à effectuer des missions au large de la côte Est.
En comptant tout, la marine estime que les réparations du seul Victoria coutera environ 195 millions de $.
Il faut du temps supplémentaire pour que les techniciens se familiarisent avec la technologie du Victoria et rassemblent l’information de base que la marine pourra utiliser pour remettre le reste de la flotte en état, indique Wilson. Lors d’une récente visite à bord, Wilson a noté les centaines d’éléments restants à faire, dont la reconstruction des quartiers de l’équipage, de la zone du mess, du système de chargement des torpilles et de la salle des machines.
Tout doit être recouvert pour réduire le bruit et préserver la furtivité du sous-marin, explique-t-il. Dans l’un des bureaux, des plans du sous-marins sont accrochés au mur et couverts de centaines de punaises bleues — chacun représente une soupape manquante qui doit être remise en place.
Une action majeure était centrée sur une bosse, de la taille d’une pizza, sur la coque épaisse, remontant à avant que la Grande-Bretagne ne mette les sous-marins sous cocon. Il a fallu 5.000 heures pour réparer le problème, indique Wilson. Mais c’était important, explique-t-il, parce qu’un sous-marin a besoin que la pression soit répartie de façon égale pour que la coque ne soit pas percée en son point le plus faible.
Lorsque le travail sur le Victoria sera enfin terminé, le sous-marin sera bon pour 5 années de service avant de revenir pour une autre période d’entretien intensif, plus courte, qui devrait durer moins de 2 ans, précise le Cmdr. Scott McVicar, commandant des sous-marins de la côte Pacifique.
McVicar était aussi le commandant du Victoria entre 2001 et 2004, et a amené le sous-marin d’Halifax à Esquimalt en passant par le canal de Panama.
"Cela prendra le temps qu’il faudra," explique-t-il en parlant des réparations. "Vous ne pouvez pas faire d’impasses. Vous n’en ferez pas.
"C’est frustrant, mais il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas faire d’erreurs. Vous n’allez pas risquer la vie des marins."
Source : Times Colonist (Canada)