Entretenir les sous-marins canadiens pourrait coà»ter 1.5 milliards de $

  • Dernière mise à jour le 19 mars 2006.

Un contrat de maintenance pour les 4 sous-marins de la marine canadienne pourrait s’élever à1.5 milliards de $.

Le HMCS Corner Brook
Le HMCS Corner Brook repose au chantier naval d’Halifax. Photo : Ted Pritchard / Staff

Au moins 3 consortiums se préparent à soumettre des propositions pour ce contrat très lucratif, dont Halifax Shipyard Ltd. en partenariat avec BAE Systems, la compagnie britannqiue qui a construit et qui entretient désormais les sous-marins. La période de soumission des propositions se termine le mois prochain et le contrat - avec des options qui pourrait le faire durer jusqu’à 15 ans - doit être attribué cet automne.

"Le budget du ministère de la Défense est de 100 millions $ par an pour l’entretien des sous-marins," a déclaré un source désirant rester anonyme.

Plusieurs sources industrielles ont confirmé que ce chiffre représente la valeur annuelle du contrat.

Les militaires refusent d’indiquer un prix puisque la soumission ne se termine que le 27 avril.

"Puisque les propositions n’ont pas encore été acceptées, je ne suis pas libre de discuter des estimations que nous avons," a déclaré le Lieut. Paul Pendergast des relations publiques de la marine.

Le contrat initial est d’une durée de 5 ans, avec des options successives pour une durée de 5 ans, 3 ans et 2 pour une année. La longueur potentielle du contrat permet de garantir la continuité, a indiqué le Lieut. Pendergast.

"Si une société obtient de l’expérience dans le domaine, il serait alors intéressant pour nous qu’ils continuent avec le contrat," a-t-il dit.

"Avec ces options, cela donne aussi une porte de sortie. Mais si les choses se passent bien, il est intéressant de continuer avec la même compagnie."

  Team Victoria

Le consortium d’Halifax, baptisé “Team Victoria” d’après le nom de la classe des sous-marins, paraît mener la course, a déclaré la source.

"J’ai entendu qu’ils ont vraiment enlevé tous les obstacles," a indiqué la source. "Et bien sûr, ils sont si proches de la marine à Halifax qu’ils ont une bonne connaissance interne des sous-marins et de ce que la marine attend."

La porte-parole de l’équipe Victoria, Mary Keith a indiqué que gagner le contrat signifierait plus d’une centaine d’emplois à temps complet à Halifax.

"Nous travaillons très dur pour obtenir le contrat et nous croyons que les hommes et les femmes du chantier apportent les compétences et l’expérience nécessaire pour que le travail soit fait correctement," a-t-elle déclaré.

 Le Canadian Submarine Management Group

Les chantiers Victoria Shipyards sont alliés avec Weir Canada et DML, qui assure désormais l’entretien des sous-marins nucléaires britanniques. Utilisant le nom Canadian Submarine Management Group, le consortium espère effectuer le travail à Victoria.

"Nous allons gagner, bien sûr," a déclaré Roland Webb, vice-président du Washington Marine Group, qui possède les chantiers Victoria Shipyards. "Nous sommes les meilleurs. C’est évident."

Trois des sous-marins diesel-électrique sont maintenant à Halifax et le dernier se trouve à Esquimalt, en Colombie-Britannique.

La marine prévoit que le travail de grosse maintenance sera effectué dans un seul chantier, faisant passer les sous-marins par le canal de Panama par leurs propres moyens ou à bord d’un navire porteur.

"C’est très couteux d’apprendre à travailler sur ces navires et une fois que vous avez (les compétences), vous ne voulez pas les laisser perdre entre les périodes de travail," a déclaré M. Webb.

"Si vous ne travaillez que sur les sous-marins d’une seule côte, il y aurait des périodes considérables durant lesquelles il n’y a aucun sous-marin en entretien lourd."

Les maintenances de routine des sous-marins seront cependant effectuées sur chaque côte, à l’intérieur des bases navales, par la compagnie qui gagnera le contrat, a indiqué M. Webb.

"C’est seulement lorsqu’ils subiront ces maintenances importantes qu’ils seront déplacés vers le chantier civil."

Le consortium de la côte Ouest espère que l’endroit où les sous-marins seront entretenus n’aura pas d’importance, a déclaré Michel Bouchard, un vice-président de Weir Canada.

"Il n’y a aucun doute que l’attributaire actuel du contrat a un avantage, dans ce cas BAE," a indiqué M. Bouchard, un officier de marine en retraite.

"Mais nous croyons que nous avons une option qui pourrait intéresser la marine."

  Peter Kiewit Sons’ Co.

Peter Kiewit Sons’ Co. s’est allié au constructeur allemand HDW afin d’essayer d’obtenir le contrat.

Il va proposer que l’entretien lourd soit réaliser à Marystown, Terre-Neuve Labrador.

"Techniquement, les 3 équipes sont probablement très proches parce que chacune possède un partenaire très compétent et qu’elles ont toutes un chantier naval," a indiqué Frank Smith, directeur du développement à Peter Kiewit Sons.

"Donc, ce sera probablement le prix qui fera la différence."

Le Canada avait annoncé l’achat de 4 sous-marins sous cocon à la Grande-Bretagne en 1998. Pour l’instant, l’achat et la maintenance a couté environ 1,2 milliard de $.

Un seul des 4 sous-marins, le HMCS Windsor, est actuellement capable de prendre la mer.

Le HMCS Chicoutimi a été placé en cale sèche au chantier Halifax Shipyard depuis le printemps dernier à cause d’un incendie à bord le 5 octobre 2004, qui avait tué le Lieut. Chris Saunders. La marine admet désormais qu’elle a déjà dépensé environ 25 millions de $ pour la seule évaluation des dommages et l’enlèvement de certains métériels.

Le Chronicle Herald avait rapporté le mois dernier que le montant nécessaire pour rendre le Chicoutimi à nouveau capable de prendre la mer pourrait atteindre 100 millions de $.

Source : The ChronicleHerald (Canada)