Un dictionnaire des navires de guerre

  • Dernière mise à jour le 18 janvier 2006.

Réunir en un même ouvrage 335 ans d’histoire de la Marine française àtravers plus de 13 300 bâtiments construits dans 684 chantiers entre 1671 et 2006 peut sembler une gageure...
Pari gagné avec ce dictionnaire, issu àl’origine d’un essai de classement des navires de la flotte de guerre française àtravers les siècles, et dont les premières recherches ont été entreprises en 1933 !

L’ouvrage a été conçu comme un outil de travail mis à la disposition des chercheurs ou amateurs d’histoire maritime afin de leur épargner des recherches longues et fastidieuses. Il a toutefois été rendu le plus explicite qui soit, de manière à ne pas le réserver à une élite d’érudits, mais à le rendre compréhensible du plus grand nombre.

Chaque description de navire est accompagnée de ses dates, chantier, lieu et pays de construction, caractéristiques, et d’un bref descriptif historique. Un classement par ordre alphabétique, ainsi qu’un classement par type, sont proposés.

Seuls sont répertoriés les bâtiments pour lesquels tout ou partie de l’équipage est constitué de marins d’Etat. Les bâtiments cités comprennent bien évidemment les bâtiments de la Marine (nationale, royale, impériale, ...) mais aussi pour la plupart ceux des autres forces armées (Gendarmerie, Armée de Terre) et administrations de l’Etat (Douanes, Affaires maritimes, ...), ainsi que la quasi-totalité des navires de commerce réquisitionnés, principalement pendant les deux dernières guerres mondiales.

 Une description de tous les navires, même les moins connus

Le lecteur s’étonnera peut être de ne pas trouver au fil de ces pages de longs développements sur les navires les plus célèbres de l’Histoire de France. Il est vrai qu’il était tentant de détailler la carrière de nos bâtiments les plus prestigieux, mais cela aurait été au détriment d’autres à l’histoire plus classique. Or le but n’était pas de ré-écrire ce qui l’a déjà été, mais bien dans le cadre d’une vision globale, de s’attacher à décrire tous les navires, même les moins connus.

De plus, si le but n’était pas de lister dans leur intégralité les noms des commandants des bâtiments et chefs d’escadres, quelques noms (environ 12 000) apparaissent toutefois de manière épisodique, ceux-ci étant principalement liés aux événements marquants de la vie des navires (premier armement, actions particulières).

Cet ouvrage ne comprend toutefois pas, ou de manière très incomplète :
les corsaires :
 les navires de la Compagnie des Indes, exception faite des armements mixtes, et des bâtiments qui ont été incorporés dans la Marine Royale à la dissolution de la Compagnie en 1770 ;
 les bâtiments affrétés, à l’exception des bâtiments nolisés pendant la première guerre mondiale ;
 les navires de commerce sous pavillon français, y compris ceux armés sous AMBC pendant la deuxième guerre mondiale.

Déjà bien accueilli par la critique, notamment par les historiens de la Marine qui font autorité en la matière, cet ouvrage promet d’avoir un beau succès auprès des amateurs d’histoire maritime en France comme à l’étranger.

 Plus de 1000 pages d’histoire maritime

Le choix de 1671 pour débuter la liste est lié à l’établissement et la promulgation le 24 juin 1671 de la " liste des noms fixes " arrêtée par Colbert, qui donna une certaine cohérence à la flotte (la quasi-totalité des bâtiments change ainsi de nom). C’est aussi à cette époque que l’on assiste au véritable essor de la flotte française.

Le dictionnaire se présente en deux volumes d’environ 550 pages chacun :
 Le Tome 1 (1671-1870) qui présente les navires de Colbert jusqu’à la généralisation de la vapeur ;
 Le Tome 2 (1870-2006) qui présente ceux construits depuis 1870 jusqu’aux derniers-nés des bâtiments de la flotte.

La quantité d’information (plus de 450 000 informations élémentaires) contenu dans cet ouvrage n’a pas permis de placer d’illustrations, au grand regret de l’auteur.

Auto-édité, l’ouvrage est vendu exclusivement par correspondance. Les premières pages sont consultables en ligne.

 L’auteur

Jean-Michel Roche prend goût à la vie maritime en 1991, alors qu’il effectue son service national à bord du bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme. Si la passion pour la mer naît à ce moment, celle pour l’histoire lui a été insufflée depuis longtemps par son père professeur. A la fin de ses études en 1995, Jean-Michel Roche s’engage dans la Marine nationale, et navigue sur le bâtiment de soutien mobile Rhin et les frégates Duguay-Trouin, Cassard, La Motte-Picquet et Floréal. Il est aujourd’hui affecté au Service Soutien de la Flotte à Toulon.

Sa rencontre avec l’historien Franck Le Calvé en 1995 lui donne l’idée de prolonger le travail que ce dernier avait entrepris en écrivant une liste de la flotte où il tentait un classement simple en suivant les cadences de construction des séries de navires.

Inlassablement, pendant dix années, Jean-Michel Roche va se plonger dans les archives : celles du Service Historique de la Défense aussi bien à Vincennes que dans les ports, ainsi que celles du CHAN (Centre Historique des Archives Nationales) à Paris, suivant en cela le chemin qu’avaient tracé les pionniers que furent Pierre Lecomte et les amiraux Adam et Rouyer, premiers « shiplovers » français.

Jean-Michel Roche est également le président de l’association Net-Marine, une association loi 1901, qui a pour but le développement et la diffusion de l’information militaire maritime française sur l’Internet. Le site Net-Marine est axé principalement sur la Marine des années 50 à nos jours et fait une large place aux bâtiments les moins connus de la Marine. Une équipe dynamique de bénévoles anime le site (Guillaume Rueda, Franck Dubey, Jacques Carney, Yannick Le Bris, Antoine Morcello, Jean-Louis Ventura, Jacques Pradignac, Pierre-Yves Léo, et Gérard Rost) dont le succès ne se dément pas. Avec plus de 140 000 visiteurs uniques par mois, le site est devenu une référence pour les amateurs de « bateaux gris ».