Décès d’un ancien de la France Libre

  • Dernière mise à jour le 18 janvier 2006.

Monsieur l’abbé René de Naurois est décédé le 12 janvier 2006. Né en 1906, l’abbé de Naurois fut l’aumônier militaire du 1er bataillon de fusiliers marins commandos (BFMC). A ce titre, il fait partie, avec ses camarades, des seuls français qui débarquent en Normandie le 6 juin 1944. Il participe ensuite aux principaux combats conduits par le 1er BFMC. Ses obsèques ont eu lieu le 17 janvier 2006 en la cathédrale St Louis des Invalides.

Ordonné prêtre en 1936, René de Naurois est nommé aumônier adjoint de la colonie de langue française à Berlin de 1937 à 1939. Mobilisé en qualité de lieutenant de réserve au 93ème régiment d’artillerie du montagne puis affecté au 1er bureau de la 1ère armée pendant la campagne 1939-1940, il est démobilisé le 1er août 1940.

De 1940 à 1942, il est l’aumônier de plusieurs groupements universitaires en France et, parallèlement, à partir de la fin 1940, participe activement à la résistance en zone libre, à Pau, Grenoble et Toulouse.

A partir d’octobre 1941, il contribue à sauver de nombreux israélites.
Le 6 novembre 1942, les allemands perquisitionnent son domicile de Toulouse. Traqué par la Gestapo, l’abbé de Naurois est alors autorisé à se rendre en Angleterre. Il réussit à franchir la frontière espagnole le 26 décembre 1942 et à gagner l’Angleterre, où il arrive le 15 mars 1943 (via Gibraltar).

Engagé dans les Forces Françaises Libres en avril 1943, et bien que d’une santé fragile, il demande à rejoindre les commandos en qualité d’aumônier, mais il est nommé à la direction de l’aumônerie générale en Grande-Bretagne.

Après une nouvelle demande, il obtient d’être affecté aux commandos pour les opérations de débarquement. En qualité d’aumônier du 1er bataillon de fusiliers marins commandos (1ER BFMC), il fait partie, avec 176 camarades, des seuls français qui débarquent en Normandie, le 6 juin 1944. Pendant le débarquement, il remplace volontairement le médecin tué dès les premières heures du combat et se dépense sans compter pour soigner les blessés. Ce seul 6 juin 1944, son unité, qui réussit à prendre son objectif, le casino de Ouistreham, perdra 40 % de son effectif.

Le 1er novembre 1944, relevant à peine de maladie, il participe, avec son unité, au débarquement sur l’île de Walcheren et à la prise de Flessingue encore occupée.

De fin novembre 1944 au 1er mai 1945, il est en traitement dans un hôpital en Angleterre et, le 2 mai 1945, il est de retour au 1er BFMC en Hollande. D’octobre 1945 à mars 1946, il sert à Berlin dans l’armée d’occupation.

Démobilisé, le père de Naurois retourne enseigner dans le diocèse de Toulouse. Il a publié des mémoires sous le titre « Aumônier de la France Libre ».

Le père de Naurois avait reçu les décorations suivantes :
 COMMANDEUR DE LA LEGION D’HONNEUR
 COMPAGNON DE LA LIBERATION
 CROIX DE GUERRE 1939-45 (2 CITATIONS)
 MILITARY CROSS (GRANDE-BRETAGNE)

En 1989, l’abbé de Naurois se voit conférer le titre de « Juste parmi les Nations » par le mémorial YAD VASHEM en Israël.

Source : Marine Nationale