Communiqué de presse de la marine brésilienne sur le projet de sous-marin nucléaire

  • Dernière mise à jour le 20 juillet 2009.

Construction de sous-marins : basé sur les informations fournies par la Marine du Brésil, le présent communiqué du Ministère brésilien de la défense rassemble des informations plus détaillées sur le sujet et les orientations, que les lettres précédemment envoyées aux journaux “O Globo” et “Folha de São Paulo”, afin de démentir des informations erronées.

Programme de développement du sous-marin brésilien à propulsion nucléaire (17/7/2009)

A la suite des informations erronées publiées par certains journaux, sur le programme de développement du sous-marin brésilien à propulsion nucléaire, qui sera réalisé en partenariat avec la France, et devant les comparaisons effectuées entre ce partenariat et la proposition antérieure de la compagnie allemande HDW, pour le modèle U-214, le Ministère brésilien de la défense déclare :

 Les 2 projets ne sont pas comparables

La proposition allemande concernait seulement la construction de 2 sous-marins classiques (propulsion diesel-électrique), sans évolution possible vers un sous-marin nucléaire, puisque l’Allemagne n’en produit pas (elle détient 0% sur ce marché). Il n’y avait pas non plus de transfert de technologie de projet, ni de maintenance, mais seulement pour la construction, et de façon limitée.

Déjà, la proposition française, de DCNS, comprend la construction, au Brésil, de 4 sous-marins classiques Scorpène, qui serviront à qualifier le Pays pour le développement d’un sous-marin à propulsion nucléaire, avec les transferts correspondants de technologie, tant pour la construction que pour le projet, y compris de ses systèmes de combat.

Ce projet comprend, aussi, le projet et la construction d’un arsenal dédié à la fabrication de sous-marins à propulsion nucléaire (et classiques) et d’une nouvelle base navale, capable de les accueillir. La partie nucléaire du sous-marin sera intégralement nationale, développée par la Marine du Brésil dans un programme de recherche et de développement lancé dans les années 70.

 Restrictions de maintenance

L’Allemagne ne transfère pas la technologie de projet ni de maintenance des sous-marins. Pour la construction des sous-marins actuels dont le Brésil dispose (U-209), la “section avant” [1] (proue), où sont situés les tubes lance-torpilles, venait d’Allemagne et la maintenance des systèmes de combat (sonars, direction de lancement des armes, etc.) sont effectuées en présence de techniciens allemands.

 L’arsenal et la base navale sont prévus depuis 1993

La construction d’un nouvel arsenal et d’une nouvelle base navale, à Sepetiba (état de Rio de Janeiro), pour les sous-marins à propulsion nucléaire, est prévue par la Marine depuis 1993, ce qui sans objet l’accusation d’être une dépense inutile, imposée par les Français. Considérer que ces travaux sont inutiles, implique d’ignorer que les sous-marins à propulsion nucléaire ne peuvent être construits que dans des arsenaux dédiés et qu’ils nécessitent le respect de règles techniques et environnementales assez spécifiques, qui, aujourd’hui, ne sont pas respectées par aucun des 2 arsenaux existants au Brésil. De même, la base actuelle des sous-marins classiques, dans la Baía de Guanabara, ne dispose pas de la profondeur pour accueillir un sous-marin à propulsion nucléaire.

Le Brésil a exigé que la base et l’arsenal soient construits par une entreprise brésilienne, à charge du responsable du projet, la compagnie française DCNS, de choisir, librement, son partenaire. Et c’est l’entreprise Odebrecht qui a été choisi. Indépendamment de qui est le responsable du projet, il n’y aurait pas eu d’appel d’offres, compte-tenu de la nécessité de protéger certaines informations sur le projet (installations nucléaires militaires, incompatibilité avec la diffusion publiques des informations exigées par un appel d’offres).

 Forme semblable à celle d’un nucléaire

La coque du Scorpène est déjà d’une forme typique d’un sous-marin à propulsion nucléaire et il est équipé de technologies développées dans le projet de sous-marin “Barracuda”, une nouvelle classe de sous-marins nucléaires d’attaque français, actuellement en construction, ce qui facilité l’évolution vers notre sous-marin à propulsion nucléaire. De plus, la Marine du Brésil dispose d’une importante documentation qui montre le degré élevé de satisfaction de la Marine Chilienne envers les Scorpène classiques, mis en œuvre par ce pays.

 Fabrication locale de 36.000 matériels

Dans le contrat avec la France, l’indice de nationalisation est de 20%, ce qui représente la fabrication au Brésil de plus de 36.000 matériels par sous-marin, y compris des systèmes complexes, avec des transferts de technologies au profit d’entreprises nationales. Il y a déjà plus de 30 compagnies brésiliennes qui été homologuées et plusieurs autres sont en cours d’homologation. Les autres équipements sont achetés directement auprès de ceux qui les fabriquent, ce qui réduit les couts.

 L’évolution du programme de sous-marins au Brésil

L’accord Brésil-France doit être considéré comme une étape d’un programme lancé par la Marine du Brésil il y a 3 décennies, avec l’objectif de qualifier le Pays pour construire des sous-marins à propulsion nucléaire. Il ne s’agit donc pas seulement d’une simple opération d’achat de nouvelles machines. Dans le même temps où se développait la technologie d’un réacteur pour la propulsion nucléaire d’un sous-marin, à la fin des années 70, la Marine a lancé un programme de construction de sous-marins classiques au Brésil, au travers d’un accord avec HDW.

Sur les 5 sous-marins prévus par cet accord, du type U-209, le premier a été construit en Allemagne et les 4 derniers construits à l’Arsenal de Marinha do Rio de Janeiro (AMRJ). Le Tikuna est le plus moderne de ce groupe. Malgré les avancées obtenues par le Brésil avec son partenaire allemand, il manquait au Pays de développer les technologies de projets et de maintenance de ces équipements, et l’évolution vers le si nécessaire sous-marin à propulsion nucléaire.

Pour cette raison, le Brésil a cherché des partenaires qui permettrait ce nouveau pas fondamental pour notre stratégie de défense. L’accord avec les Français permettra que, lors de la construction de chacun des 4 sous-marins, un degré sera franchi, vers la construction du sous-marin à propulsion nucléaire, avec la qualification technologique nécessaire.

 L’importance du sous-marin nucléaire pour le Brésil

La stratégie nationale de Défense fait une priorité de la possibilité d’interdire l’utilisation des mers proches de notre territoire comme élément essentiel de défense.

Le Brésil a besoin tant de sous-marins classique que de nucléaires pour effectuer cette mission prioritaire et protéger son littoral, y compris les champs pétroliers off-shore, et la région amazone. Pour la protection de la longue frontière maritime que nous avons, le sous-marin à armement classique et propulsion nucléaire est un élément essentiel de notre stratégie.

Le projet laissera aussi comme héritage le transfert de technologies vitales, à usage dual, qui augmentera encore plus la compétitivité de l’industrie brésilienne, renforçant un des 2 objectifs principaux de la stratégie nationale de défense, qui est de s’intégrer chaque fois plus à la stratégie nationale de développement.

Source : Service de relations publique du ministère brésilien de la défense

Notes :

[1Remarque du site Poder Naval : La “section avant” (proue), où se trouvent les tubes lance-torpilles, ont été construits en Allemagne parce que les équipements nécessaires pour plier les plaque d’acier, sont très couteux et que la construction de 4 sous-marins ne justifiait pas leur acquisition. Avec la commande de 4 autres unités, du type Scorpène, l’achat ne sera toujours pas justifié.

Source : Poder Naval (Brésil)