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La France et la Grande-Bretagne doivent encore répartir la charge de travail. C’est un point crucial dans les projets de Paris de construire un second porte-avions.
Les ministres de la défense des 2 pays, Des Browne (Grande-Bretagne) et Hervé Morin (France), ont discuté des “conditions économiques, du calendrier et des perspectives” pour la coopération sur les porte-avions, a déclaré le 19 juillet aux journalistes le porte-parole du ministère Français, Jean-François Bureau. Les discutions ont eu lieu le 14 juillet lorsque Browne était à Paris pour assister au défilé sur les Champs Elysées.
“L’aspect industriel est une considération importante,” a déclaré Bureau. Un porte-parole de la Marine Nationale a été encore plus direct : “La coopération avec les Britanniques est la seule hypothèse sur laquelle nous travaillons.”
Bureau a indiqué que Londres pourrait prendre en octobre ou en novembre la décision de construire 2 porte-avions de 65.000 tonnes, alors que Paris prendrait prendre la décision sur son porte-avions 2 (PA2) vers la fin de l’année.
C’est en contradiction avec des informations venant du premier ministre Britannique Gordon Brown, qui a déclaré le 18 juillet devant le Parlement qu’il espérait “pouvoir faire prochainement une annonce sur les porte-avions.” Certains journaux Britanniques spéculaient sur le fait que le gouvernement pourrait lancer le projet avant la suspension des travaux du Parlement à la fin de la semaine du 23 juillet.
L’approbation du programme de 3,9 milliards de £ (7,9 milliards de $) pour construire 2 porte-avions de 65.000 tonnes a été retardé pendant des mois, conduisant à des inquiétudes que le projet pourrait devenir une victime de l’exigence Britannique de réduire les dépassements sérieux de budget de la défense.
Et un accord sur la répartition des charges de travail doit encore être trouvé.
Un récent rapport du Sénat Français estimait que le PA2 couterait entre 2,5 et 3 milliards d’€ (3,5 à 4,1 milliards de $) à construire avec une collaboration Britannique. Ceci était extrapolé à partir des chiffres Britaniques de 5,8 milliards d’€ pour construire les 2 porte-avions (2,9 milliards d’€ par bâtiment sans la coopération Française), ou 5,3 milliards d’€ avec la coopération, soit une économie de 200 à 250 millions d’économie par porte-avions, indiquait le rapport.
“Pour le budget d’équipement Français, le lancement de la construction d’un second porte-avions représente un financement annuel de l’ordre de 500 millions d’€, pour une bonne part sur la prochaine loi de programmation militaire,” indiquait le rapport.
Un responsable industriel Français a indiqué qu’Aker Yards, le chantier naval de Saint-Nazaire, à la demande du consortium Britannique mi-privé, mi-public, Aircraft Carrier Alliance, a soumis une proposition pour construire les sections avant des 2 porte-avions Britanniques.
La section avant, jusqu’au premier hangar aviation, pourrait être commune aux bâtiments Français et Britanniques, a indiqué le responsable. Plus à l’arrière, les plans sont différents ce qui rend impossible une construction en commun. Construire les sections Britanniques à Saint-Nazaire réduirait probablement le coût de la construction du PA2 dans ce même chantier.
Saint-Nazaire a construit le paquebot Queen Mary 2.
Un responsable gouvernemental Français a indiqué que le ministre Britannique des approvisionnements de la défense, Lord Drayson, avait visité au début de l’année le chantier de Saint-Nazaire et qu’il avait estimé que les prix étaient de 10 à 15 % inférieurs à ceux des chantiers Britanniques.
Les chantiers Britanniques désirent effectuer la totalité de la construction des porte-avions Britanniques, indique le rapport du Sénat.
Aucun responsable de Aker Yards n’a accepté de faire de commentaire.
Un responsable Français de l’industrie a indiqué que les économies sur le PA2 pourrait aller de 50 à 150 millions d’€, selon le niveau de coopération. Selon la fourchette basse, l’achat en commun de matériel comme les systèmes de propulsion et de communication radio pour 3 navires économiseraient de l’argent.
Si de grandes sections étaient construites au même endroit, les plus fortes économies pourraient obtenues. Une conception identique, conduisant à un “navire simplifié,” pourrait faire économiser 100 millions d’€.
La construction dans un seul chantier pourrait être politiquement difficile à atteindre. Un article paru le 19 juillet dans le Daily Telegraph indiquait que des responsables du ministère Britannique de la défense avaient déclaré à des dirigeants syndicaux qu’un plan de répartition du travail avec les Français était improbable.
Un décision sur une conception commune des navires Français et Britanniques devrait être adoptée dès le départ, probablement lors du lancement du programme, a indiqué le responsable Français de l’industrie.
Un accord détaillant les principes de la coopération industrielle a été rédigé et est prêt à être signé, a indiqué ce responsable. Mais sa signature devra attendre que l’industrie Britannique se soit réorganisée et que des décisions aient été prises sur qui fait quoi.
Le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle est entré en cale sèche pour une remise en état de 18 mois, privant la France de son seul porte-avions.
Bureau a indiqué qu’une décision sur le PA2 serait prise vers la fin de l’année, adaptée au calendrier de la nouvelle loi de programmation militaire, entrant en vigueur début 2009.
Source : Defense News (Etats-Unis)