Les chantiers navals Britanniques pourraient partager la construction des porte-avions avec les Français

  • Dernière mise à jour le 18 juin 2007.

Les chantiers navals Britanniques pourraient être contraints de partager la construction des 2 futurs porte-avions de la Royal Navy avec leurs concurrents Français dans le cadre de propositions de réduction des coûts actuellement étudiées par le ministre Britannique de la défense.

La décision finale de lancer la commande de 3,8 milliards de £, déjà retardée depuis l’an dernier, est désormais improbable avant octobre ou novembre pendant que des suggestions Françaises de partager 40 % du travail sont étudiées en détail.

La France a déjà payé une part de 100 millions de £ de coûts de conception et de démonstration dans le projet Britannique afin de lui permettre construire un porte-avions pour sa propre marine.

Ce bâtiment pourrait être commun à 90% avec les navires Britanniques, ce qui a conduit à des propositions : les coûts globaux de construction pourraient être réduit de 200 millions de £ en partageant la construction avec les chantiers navals de St Nazaire et Brest.

Selon l’une des propositions consultée par le quotidien Britannique The Herald, les chantiers de Govan et Scotstoun (appartenant à BAE) pourraient construire 2 sections des porte-avions de la Royal Navy et une pour celui de la Marine Nationale, donnant à la Clyde une part plus importante de la commande globale de 3 navires.

Mais les chantiers de Rosyth, qui n’a aucune expérience récente de construction à grande échelle, et de Barrow, le chantier spécialisé dans la construction des sous-marins Britanniques, perdraient le rôle qui leur était attribué dans le contrat.

Leurs "superblocks" iraient à la place aux chantiers navals Français appartenant à Aker et DCN et au chantier de VT à Portsmouth.

Rosyth, qui appartient à Babcock, serait probablement retenu, pour des raisons politiques, pour réaliser l’assemblage final des différentes sections des porte-avions de 65.000 tonnes et leur équipement après construction. Le chantier de la Fife se trouve dans la circonscription de Gordon Brown [1] et possède la seule cale sèche de Grande-Bretagne capable d’effectuer l’énorme tâche de joindre les différentes sections du navire.

Il y a des suggestions que les porte-avions Britanniques soient basés là : à cause de leur taille imposante, ils pourraient créer des problèmes de navigation si soit Plymouth ou Portsmouth étaient désignés comme leur port-base.

Selon certaines informations, les Français auraient proposé de construire 2 des 3 coques complètes sur la base que cela permettrait d’économiser jusqu’à 500 millions de £ grâce à des économies d’échelle.

Bien que cela soit très attirant pour le ministère Britannique de la défense, en manque de financement, des sources indiquent que cela serait un "suicide politique" pour un gouvernement Britannique désireux de préserver les emplois et les votes.

Le ministère Britanniqe de la défense a aussi participé depuis l’an dernier à des discutions difficiles avec les chantiers navals Britanniques pour tenter de les forcer à rationaliser leurs activités pour créer une compagnie viable "UK ShipCo" devant traiter les futures commandes navales du pays.

Denis Ranque, le PDG du consortium Français de défense Thalès, a confirmé que sa compagnie avait soumis une proposition au ministère Britannique de la défense avec le soutien du gouvernement Français pour la fusion des 2 projets nationaux séparés en un seul programme de 3 navires.

Il a déclaré : "Construire ensemble les navires serait pour le meilleur intérêt des contribuables Britanniques et Français."

Selon cette approche, les chantiers Français construiraient un tiers de la coque de chaque navire, les chantiers Britanniques construisant les 2 autres tiers. Les économies potentielles sont évaluées à 80 millions de £ par bâtiment.

Le ministère Britannique de la défense a indiqué que, tout en restant "engagé dans le programme du futur porte-avions ", il "étudie toutes les propositions industrielles" et que le feu-vert final est toujours en cours de négociation.

Une source navale a déclaré dimanche : "Nous espérions que la commande soit placée en ce moment. Nous attendions que Gordon Brown l’annonce peu de temps après sa prise de fonction au 10, Downing Street, à la fin du mois.

"Il semble désormais que toute annonce sera retardée jusqu’à l’automne, lorsque le Trésor aura terminé sa revue complète des dépenses et lorsque les budgets de la défense auront été fixés pour les 4 ou 5 prochaines années.

"Le budget d’équipement de la défense subit déjà une grande pression à cause des exigences de la Guerre en Irak et en Afghanistan. Nous avons besoin de voir l’acier être découpé et les commandes placées. Les porte-avions sont cruciaux pour le futur de la Royal Navy comme force crédible, de niveau mondial."

Notes :

[1Le futur Premier Ministre, remplaçant de Tony Blair.

Source : The Herald (Grande Bretagne)