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Alors qu’hier, l’avenir de DCN semblait passer par une alliance avec Thalès, les futurs mariés semblent aujourd’hui moins désireux de convoler. Et voici qu’un autre prétendant souhaite publier les bans !
Le processus de négociations qui doit aboutir à une alliance entre Thales et la Direction des constructions navales (DCN) semble s’enliser. Les deux groupes, qui espèrent concrétiser ce rapprochement courant 2005, ont beau réaffirmer régulièrement leur volonté de mener à bien l’opération, ils n’en manifestent pas moins leurs incertitudes. Ces tergiversations se sont encore manifestées hier à l’occasion du salon Euronaval. Suite à l’annonce de Michèle Alliot-Marie du prochain dépôt d’un projet de loi autorisant l’ouverture du capital de la DCN, condition préalable à toute alliance, les réactions de Jean-Marie Poimboeuf, PDG de DCN, et de Jean-Georges Malcor, patron de Thales Naval France, étaient très attendues. Elles n’ont finalement rien auguré de bon.
Certes, Jean-Georges Malcor a accueilli favorablement la déclaration du ministre de la Défense. Mais il s’est interrogé sur l’intérêt de Thalès à pousser la collaboration plus loin.
Côté DCN, c’est un Jean-Marie Poimboeuf très offensif qui s’est exprimé hier. S’il s’est réjoui de l’ouverture annoncée du capital de sa société, il a surtout vanté avec force les qualités de son groupe. « DCN a l’ambition de se positionner sur l’ensemble des systèmes, est capable de suivre deux mille objectifs en même temps », a-t-il martelé, comme s’il voulait démontrer que DCN a des compétences technologiques similaires à celles de Thales et peut mener seul des projets à bien.
Pour un haut cadre de l’armement français, « il ne faut pas se leurrer. Si les négociations traînent c’est parce que Thales voudrait mettre la main sur DCN pour un euro symbolique ! Ce qu’on redoute c’est qu’ils n’arrivent chez DCN pour tout casser alors qu’il y a des compétences extraordinaires. » L’alliance et les synergies semblent lointaines.
Les Chantiers de l’Atlantique, filiale d’Alstom, veulent se rapprocher de DCN, une opération qui permettrait de réduire de 20% à 25% le coût d’une plate-forme militaire, déclare Patrick Boissier, P-DG des Chantiers.
Dans un entretien publié mercredi par La Tribune, il ajoute qu’il ne veut pas de fusion globable avec DCN mais un "rapprochement de nature capitalistique entre les Chantiers et les activités de construction de DCN".
Ce projet aurait l’avantage de concrétiser une coopération déjà en place pour certains types de bâtiments que DCN ne peut [1] ou ne veut construire [2].
[1] Le2ème porte-avions trop pour ses bassins.
[2] La construction d’une partie de la coque des Mistral et Tonnerre est construite à St Nazaire.
