Le chantier naval Sevmash (nord de la Russie) est prêt à (…)
Les sous-mariniers pourraient se voir accorder des (…)
Il y a un an, l’US Navy a commencé la production de 39 simulateurs de missiles anti-navire à haute vitesse. Le GQM-163A Coyote SSST (Supersonic Sea-Skimming Target : cible supersonique à vol rasant) est un missile de 10 m de long propulsé par une combinaison de fusée à carburant solide et de statoréacteur.
Il a une portée de 110 kilomètres et, grâce au statoréacteur, une vitesse de pointe de plus de 2.600 km/h. Le Coyote est sensé donner à l’US Navy la possibilité de simuler de façon réaliste une attaque par des missiles anti-navires Russes similaires (qui sont aussi gros et aussi rapides. Ils sont aussi utilisés par d’autres nations). Le GQM-163A coûte 515.000$ pièce, et environ un sera construit chaque mois. La Navy n’a rélévé aucune information sur la façon dont se sont passé des tests anti-missiles en utilisant le Coyote.
Le GQM-163A sera utilisé pour représenter le missile anti-navire Russe 3M54 (aussi connu sous le nom SS-N-27, Sizzler, Club ou Klub). Pesant 2 tonnes, et lancé depuis un tube lance-torpille de 21 pouces (533 mm) sur un sous-marin de la classe Kilo, le 3M54 possède une charge militaire de 200 kg. La version anti-navire peut atteindre jusqu’à 3.000 km/h durant la dernière minute de vol, et sa portée est de 300 km. Il y a aussi des versions lancées depuis un avion ou un navire de surface. Une version d’attaque contre la terre existe sans l’approche finale à haute vitesse et possède une charge militaire de 400 kg.
Ce qui rend ce missile particulièrement dangereux est son approche finale, qui commence quand le missile est à environ 15 km de sa cible. Jusqu’à ce point, le missile vole à une altitude d’environ 30 m. Cela rend le missile plus difficile à détecter. L’approche à haute vitesse signifie qu’il couvre les 15 derniers km en moins de 20 secondes. Les armes anti-missiles actuelles ont donc du mal à l’abattre.
L’US Navy possède 2 systèmes anti-missiles. Le Phalanx, qui utilise un canon automatique de 20 mm, a seulement une portée de 2 km, alors que le RAM [1] a une portée de 7 km. Les radars des 2 systèmes peuvent détecter un missile qui s’approche à environ 20 km, mais cela ne donne pas pour autant suffisement de temps au Phalanx pour le détruire. Le RAM ne fait pas mieux. Le nouveau missile-cible de la Navy va permettre d’effectuer des tests pour savoir au juste l’efficacité que peuvent avoir le RAM ou le Phalanx, et si un nouveau système peut être nécessaire. Il y a de nombreuses contre-mesures électroniques contre les missiles anti-navires Russes, mais elles n’ont été testées que dans des simulations ou dans des expériences statiques.
Le 3M54 est similaire aux missiles anti-navires Russes de l’époque de la Guerre Froide, comme le 3M80 ("Sunburn"), qui avait une charge plus importante (300 kg) mais une portée plus petite (120 km). Le 3M80 était encore en développement à la fin de la Guerre Froide, et a finalement été mis en service il y a environ 10 ans. Encore plus vieux, le P700 ("Shipwreck") avait une portée de 550 km et une tête de 750 kg. Ce missile est entré en service dans les années 80.
L’Iran pourrait avoir des missiles Russes 3M54, qu’il pourrait utiliser sur les sous-marins Kilo qu’il a acheté à la Russie dans les années 90. La Chine a une douzaine de Kilos en état de marche. La Chine aussi reçu des missiles 3M54. L’Inde en possède aussi. Ces missiles sont considérés comme les "tueurs de porte-avions", mais on ignore combien devraient toucher un porte-avions pour le mettre hors de combat, encore moins pour le couler.
[1] Rolling Airframe Missile.
Le 22 mars dernier, l’entreprise Orbital Sciences Chandler a annoncé avoir signé un contrat de 9 millions de $ avec la Marine Nationale pour la fourniture, l’entretien d’un GQM-163A ainsi que des pièces détachées. La cible sera installée au centre d’essai de l’île du Levant.
Source : Strategy Page