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Alors que le désastre du sous-marin Koursk est dans (…)
Des manquements à la sécurité lors des réparations dans les chantiers navals et l’utilisation de pompiers non-spécialisés dans la lutte contre les incendies à bord de navires, sont des facteurs qui ont aggravé un incendie qui a gravement endommagé un sous-marin nucléaire, conclut une enquête de l’US Navy.
Les enquêteurs ont aussi découvert que la confusion qui a régné au début de l’incendie, en mai 2012 au chantier naval de Portsmouth, ont fait perdre de précieuses minutes. Alors que l’incendie prenait de l’importance à bord de l’USS Miami, il s’est écoulé 2 heures pendant lesquelles rien n’a été fait pour éteindre les flammes.
Ces conclusions, dont certaines sont contestées par les pompiers, se trouvent dans un rapport de 100 pages sur l’enquête sur l’incendie.
Il a fallu 12 heures et les efforts de plus de 100 pompiers pour éteindre l’incendie à bord de l’USS Miami. Un ouvrier du chantier, qui voulait quitter son travail en avance, a allumé un petit incendie qui s’est rapidement étendu. Bien que le sous-marin ait finalement été sauvé, la Navy a décidé de le démanteler, la facture des réparations atteignant 700 millions $.
L’incendie a gravement endommagé les logements de l’équipage, le central opération et la salle des torpilles. Il n’a pas atteint la partie arrière, où se trouve les réacteur nucléaire. 7 personnes ont été blessées en luttant contre les flammes.
« La force de l’habitude, conséquence du faible nombre d’incendies et du succès relatif des mesures de prévention, » indique le rapport, « a laissé s’installer des manquements à la sécurité. Les responsables partaient du principe que la proximité de moyens nombreux, en particulier de pompiers fédéraux, réduisait la probabilité que l’incendie ne puisse pas être rapidement contenu. Cette réticence organisationnelle à se préparer à un incendie de cette échelle devrait servir de signal d’alerte : des incendies de grande ampleur peuvent survenir et surviennent dans des environnements industriels. »
La Navy a lancé une série d’enquêtes qui ont conduit à des recommandations, dont l’installation de systèmes temporaires de détection incendie lorsque les navires sont réparés ou modernisés. Elle a publié un nouveau manuel de sécurité et de prévention des incendies.
La Navy indique qu’elle a tiré les leçons de l’incendie du Miami et les a transmises à toute la flotte.
« Nous allons continuer à appliquer les meilleurs pratiques de réaction dans les plans d’urgence contre les incendies dans les chantiers navals, » a indiqué jeudi le porte-parole de la Navy, le Lt. Timothy Hawkins.
Un rapport du Fleet Forces Command montre à quel point la situation est devenue grave à bord du sous-marin. A un moment, les responsables ont envisagé d’abandonner la lutte et d’inonder la cale sèche parce qu’il semblait que le sous-marin allait être perdu. Les pompiers ont pourtant continuer de lutter contre la chaleur extrême, dans des compartiments exigus et sans visibilité contre les flammes.
Selon les enquêteurs, les pompiers du chantier naval ne connaissaient pas le plan du sous-marin et il n’était pas nécessaire d’avoir une qualification spécifique pour lutter contre un incendie dans un environnement tel que celui d’un bâtiment de combat ou d’un sous-marin, ni même d’effectuer une simple visite à bord pour se familiariser avec l’intérieur.
Mais Brian Tapley, qui était à l’époque le chef des pompiers du chantier naval, dément que les pompiers aient pu ne pas connaitre le Miami. Les pompiers effectuaient des visites du sous-marin chaque mois, s’entraînaient à dérouler des tuyaux incendie dans tout le sous-marin et n’ont jamais manqué un exercice, a-t-il expliqué.
Tapley dément aussi une affirmation de la Navy, selon qui les pompiers n’auraient pas demandé l’état de la batterie du sous-marin, alors même que combattre un incendie de batterie avec de l’eau peut provoquer une explosion. Le commandant du sous-marin nous avait confirmé que les batteries avaient été débarquées, a-t-il indiqué.
Le rapport remarque que des trous découpés dans la coque épaisse pendant les réparations ont alimenté l’incendie en oxygène, transformant la coque de métal en fournaise.
Même si le rapport s’interroge sur la préparation des pompiers, la Navy reconnait qu’elle est responsable pour ne pas avoir tiré et appliqué les leçons des précédents incendies dans les exercices, et pour ne pas avoir éclairci les rôles respectifs des différentes autorités. A un moment, l’ordre a été donné de renvoyer les pompiers de la la base sous-marine de Groton, qui pourtant savaient parfaitement comment lutter contre ce type d’incendie. Cet ordre a été ensuite annulé.
Le rapport énumère 99 recommandations, presque toutes censurées parce qu’il ne s’agit pas de décisions définitives, explique le Lt Hawkins. La Navy connait en moyenne un incendie de l’ampleur de celui du Miami une fois tous les 5 ans. Sans action corrective, ce rythme continuera, indiquent les enquêteurs.
Ces recommandations concernent les navires en réparation ou modernisation. Le rapport souligne que les navires sont plus vulnérables dans ces périodes, parce que le matériel de lutte contre les incendies est débarqué ou inutilisable. L’équipage est réduit au minimum et il est moins habitué aux équipements temporaires.
Source : Central Maine (Etats-Unis)