Explosion à bord du sous-marin Sindhurakshak : la marine indienne aurait une part de responsabilité

  • Dernière mise à jour le 21 novembre 2013.

Mercredi, le ministre indien de la défense, A K Antony, a stupéfié les hauts responsables de la marine indienne en accusant à demi-mots la marine de laxisme dans le naufrage du sous-marin INS Sindhurakshak, alors même que l’enquête officielle sur l’accident n’est pas encore terminée.

Dans un discours qui a laissé de nombreux officiers furibonds, Antony a même ordonné aux amiraux de s’assurer que les « ressources nationales » ne sont pas « gaspillées » de cette manière. Un amiral a rétorqué : « c’est triste que le ministre fait de telles déclarations. Pensez-vous que les 3 officiers et 15 marins tués à bord de l’INS Sindhurakshak, tous très expérimentés, aient voulu se faire hara-kiri ? »

La commission d’enquête dirigée par le Commodore Deepak Bisht, ne pourra terminer ses travaux que lorsque le sous-marin — toujours immergé par 8 m de fond — aura été renfloué pour des examens poussés.

L’évaluation préliminaire est qu’il s’agit d’« un accident ou d’une mauvaise manipulation involontaire d’une munition » à l’intérieur du compartiment torpilles de l’INS Sindhurakshak — qui devait appareiller pour une mission de longue durée en mer d’Arabie — qui a entraîné la série d’événements, les têtes de certains missiles et torpilles “explosant par sympathie”.

Mais en s’adressant aux amiraux lors d’une conférence, le ministre Antony a exigé que « nous devons réfléchir sérieusement sur l’incident, l’analyser et en tirer des leçons pour l’avenir, alors même que le sous-marin n’a pas encore été renfloué et que la commission qui doit déterminer les causes de l’accident n’a pas encore rendu ses conclusions. »

« Nous devons nous assurer que les mécanismes de sécurité sont la première priorité et que les procédures normales de sécurité sont respectées scrupuleusement, et sans aucune exception, » a-t-il déclaré, ajoutant qu’il est de la responsabilité de la marine « de former son personnel pour mettre en œuvre et entretenir de manière optimale » les équipements construits à grand frais. L’INS Sindhurakshak a été construit en 1997 pour 113 millions $ et modernisé récemment pour 156 millions $.

Des officiers de marine inquiets ont expliqué qu’ils s’étaient « portés volontaires pour des missions à risque » en s’engageant dans la marine, mais que cela ne signifiait pas qu’ils étaient « suicidaires » par nature. « Il est très prématuré de tirer des conclusions de ce qui est arrivé sur l’INS Sindhurakshak. Nous faisons naviguer des sous-marins depuis plus de 40 ans, sans aucun accident de cette nature, » a indiqué un officier.

Selon un autre, « les procédures normales de sécurité ne sont jamais violées lors des missions de temps de paix. Oui, sous la pression opérationnelle extrême en cas de conflit ou d’urgence, ces procédures peuvent parfois être raccourcies pour gagner du temps. »

Source : Times of India