Le Préfet maritime de la Méditerranée dresse le bilan de l’année 2011

  • Dernière mise à jour le 16 janvier 2012.

Devant des journalistes, le vice-amiral d’escadre Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée a dressé le bilan de l’année 2011 et présenté les perspectives pour 2012.

 Action de l’état en mer

 Sauvetage en mer : en 2011, il y a eu près de 3.000 opérations de sauvetage, soit une augmentation de 9% par rapport à 2010. Sur l’année, 52 personnes sont décédées et 4 sont portées disparues. L’amiral Tainguy note qu’aucun n’était un professionnel de la mer.

Le point noir a été le domaine de la plongée sous-marine, avec en particulier un très mauvais début d’année, jusqu’au mois de juin. Sur l’année, la plongée sous-marine représente 30% des décès enregistrés.

Des exercices sont prévus pour 2012 : en mai, un exercice dans le cadre d’un crash d’avion au large de la Corse ; en juin, un exercice de crash aérien toujours, mais en haute mer ; et enfin en octobre, un exercice d’accident sur un navire à passagers (exercice Neptune).
 Lutte contre les mines : le Groupement des plongeurs-démineurs est intervenu à 40 reprises. Les chasseurs de mines de la marine sont intervenus à 25 reprises. Il s’agissait principalement de munitions historiques.
 Lutte contre la pollution : le nombre de délits constatés est en baisse de 13%, avec seulement 3 flagrants-délits. La coopération avec les pays riverains (Espagne, Italie, Monaco) est bonne, et des exercices auront lieu en 2012 (Espagne) et 2013 (France).
 Lutte contre le narco-trafic : à cause des opérations militaires au large de la Libye, il y a eu moins d’opérations importantes.
 Lutte contre l’immigration clandestine : les flux migratoires sont de 2 types. En provenance du Maghreb, les clandestins se dirigent principalement à bord de petites embarcations vers la pointe sud de l’Italie (depuis la Tunisie) et de l’Espagne (depuis le Maroc).

Mais il y a aussi des navires plus importants, provenant de Turquie et d’Egypte, puis se dirigent vers la Méditerranée occidentale. Il n’est pas exclu que, comme cela s’est déjà produit par le passé, l’un d’entre eux arrive sur les côtes françaises. Il ne faut donc pas baisser la garde.

 Activités militaires

 Opération Harmattan : Au total, 1.500 jours de mer effectués par 24 bâtiments basés à Toulon et 5 à Brest. Le soutien était assuré par la base de défense de Toulon, qui venait d’être créée en début d’année.

L’entraînement individuel et collectif des bâtiments a pris du retard. La formation des jeunes pilotes a dû être retardée à cause de l’activité du Charles de Gaulle. L’entraînement à la lutte anti-sous-marine doit aussi être repris.

 Arrivée de nouveaux bâtiments : le BPC Dixmude a été accepté par la marine nationale le 3 janvier dernier. Il participera à la mission Jeanne d’Arc (départ probablement vers le 6 mars). Cette mission constituera la partie “eaux chaudes” de la vérification des capacités militaires. Autre arrivée, l’Adroit, construit par DCNS sur ses fonds propres et mis à la disposition de la marine.
 Création début 2011 de la base de défense de Toulon, la plus grande de France avec 24.000 personnes. Elle s’étend de Cuers à Six-Fours. Elle rassemble près de 2 tiers de marins et continue de monter en puissance.
 La base navale de Toulon va s’adapter à l’arrivée de nouveaux bâtiments, plus gros et avec des besoins différents : les frégates Aquitaine et les sous-marins nucléaires d’attaque type Suffren.
 La marine nationale a reçu un trophée pour son action pour l’environnement dans le cadre du Contrat de rade, remis par le Mouvement d’action pour la rade de Toulon.
 En 2012, un premier contrat devrait être signé pour le démantèlement de vieilles coques, en particulier les plus fragiles (ne pouvant pas être déplacées) comme l’ex-Saone et l’ex-Dives.
 Suites de l’accident nucléaire de Fukushima : la marine nationale suit le même processus d’audit de ses installations qu’EDF.

Mais il faut souligner que les problématiques et les problèmes sont spécifiques. Par exemple, les installations sont déjà bien protégées contre d’éventuelles intrusions.

De plus, en général, les réacteurs sont à l’arrêt lors que le “bâtiment à propulsion nucléaire” se trouve au port (sauf lors de son arrivée et de son appareillage) et leur puissance est bien moindre.

Les rapports d’audit devraient être remis prochainement. L’amiral Tainguy s’attend à ce que ces audits recommandent principalement une amélioration des redondances.