Le chef d’Etat major de la Marine française, l’Amiral (…)
Deux navires de la Marine Nationale, le pétrolier (…)
Notre correspondant Aditi s’est entretenu avec les 2 hommes qui commandent les flottes indiennes et françaises pour Varuna 2006, l’exercice commun qui se déroule au large de la côte de Goa.
Amiral Anup Singh
Q : Des exercices communs avec les Américains, maintenant les Français... est-ce que les pays de l’OTAN utilisent l’Inde pour comprendre l’armée soviétique ?
R : Nous avons acheté du matériel à la Russie, mais nous avons développé nos propres procédures (opérationnelles). De plus, nous en apprenons d’eux aussi (à propos des questions tactiques) et les exercices communs sont destinés à renforcer la coopération militaire entre les pays.
Q : Comment la Marine Indienne voit-elle Varuna (la série d’exercices communs avec la France) ?
R : Très important. Nous avons décidé de les commencer à partir de 2001 dans le cadre d’une plus grande coopération militaire entre les 2 marines. Essentiellement, nous avons commencé avec des exercices d’un niveau plutôt simple, mais, cette fois, nous essayons certaines choses comme les tactiques de combat aériens dissymétriques [1] et ce sera une expérience très enrichissante pour nous.
Q : Alors que nos Sea Harriers se posent sur le Charles de Gaulle, pourquoi leurs appareils, à l’exception des hélicoptères, ne se posent-ils sur le Viraat ?
R : Le Sea Harriers n’a pas besoin de beaucoup de place pour atterrir. Ils utilisent la méthode du sky jump pour se poser, mais les chasseurs français ont besoin de brins d’arrêt puisqu’ils utilisent une catapulte, comme nous l’avions sur le Vikrant. Cependant, nous disposerons aussi de ce système lorsque nous aurons notre prochain porte-avions.
Q : Pourquoi l’Océan Indien a-t-il été choisi pour cet exercice ?
R : L’Océan Indien est parcouru par plusieurs routes maritimes stratégiques. Nous avons aussi effectué ici des exercices avec la Marine américaine. Cette opportunité avec nos homologues français nous aidera à comprendre comme nous pouvons travailler ensemble. La confiance et l’expérience acquises durant cet exercice vont permettre une intégration swift en cas de gestion de catastrophes naturelles, d’opérations de secours et de lutte contre la piraterie.
Amiral Xavier Magne
Q : Quel est votre sentiment à propos de Varuna 2006 ?
R : Nous nous sommes engagés dans la coopération de défense avec nos homologues indiens depuis quelques années. J’étais déjà ici pour Varuna 2004. La présente édition a porté ces exercices à un plus haut niveau.
R : Qu’y a-t-il de différent avec la dernière fois ? Quel sera l’apport pour les 2000 marins français de Varuna 2006 ?
R : La principale différence est que nous avions le porte-avions maris que le Viraat indien n’avait pas participé au dernier exercice. Nous avons beaucoup à apprendre puisque la Marine Indienne est proche des Soviétiques et, par conséquent, suit des procédures différentes, possède des navires, des matériels, des avions différents et ainsi de suite.
Par exemple, les Indiens utilisent le Sea Harriers qui n’a pas besoin de brins d’arrêts pour se poser, ce qui est une expérience très différente pour nous.
Puisque cet exercice est destiné à réussir l’interopérabilité avec l’autre, nous devons être habitué à l’autre, notre matériel, nos avions et atteindre un niveau de confort où nous nous comprenons les uns les autres. Pour cela, nous utilisons un nombre équivalent d’appareils même s’ils sont de constructeurs différents, fonctionnent différemment et ont des capacités différentes.
L’objectif est de parvenir à un degré de commonality qui nous permette au final d’agir ensemble comme une force internationale. Il y a des défis auquel le monde fait face et nous (la France et l’Inde) croyons dans la liberté et partageons un objectif commun.
Q : Comment vont se développer les liens militaires entre les 2 pays ?
R : L’Inde est un partenaire stratégique et, dans les jours qui viennent, nous allons aussi élaborer un plus grand degré de coopération militaire. Les prochains exercices seront conçus en gardant cela à l’esprit.
[1] DACT : Dissimilar Air Combat Tactics
Source : Mumbai Mirror