Les coupures budgétaires menacent la sécurité des sous-marins et des missiles nucléaires britanniques

  • Dernière mise à jour le 28 janvier 2011.

La sécurité des armes et des sous-marins nucléaires britanniques est mise en danger par le manque de personnel et les coupures budgétaires, selon un rapport du ministère britannique de la défense.

L’organe de contrôle de la sécurité nucléaire au sein du ministère de la défense a averti qu’il ne pouvait plus garantir que les têtes nucléaires des missiles Trident et les sous-marins nucléaires "soient en sécurité". Il y a un "manque de ressources adéquates pour conduire et gérer les programmes nucléaires de la défense en toute sécurité".

La Royal Navy doit faire face à un manque de personnel (ingénieurs chargés des réacteurs et scientifiques) et a limité leur temps d’affectation à terre et réduit les opérations de ses sous-marins. Désormais, de tels pis-allers sont devenus impossibles.

Le rapport, marqué "Diffusion restreinte", émane du Defence Nuclear Environment and Safety Board (DNESB), qui contrôle les opérations nucléaires militaires. Le rapport concerne 2008 et 2009. Il a été diffusé par le ministère après des demandes d’accès dans le cadre de la liberté d’information.

"L’an dernier, il était estimé que certains domaines disposaient à peine des ressources suffisantes pour fournir le résultat attendu (dont la sécurité nucléaire), tout en faisant reposer une charge considérable sur un tout petit nombre de personnes-clés," indique le rapport 2009. "Même s’il était considéré alors que la disponibilité pouvait être diminuée pour “rester sûr”, l’estimation actuelle est que la marge de manœuvre pour le faire a maintenant disparu, que la résilience de l’activité sous-marine est menacée et même, la capacité de le reconnaitre en danger."

Le rapport conclut que le manque d’argent et de personnel compétent sont "les principales menaces pour la sécurité des programmes nucléaires à moyen terme." Le rapport souligne un déficit de 14% pour les experts civils de sécurité (7 de plus qu’en 2007) et 7% pour les ingénieurs chargés de la conduite des réacteurs, qui ne sont affectés à terre que pour "des périodes minimum", pendant que d’autres manques ont été gérés en "déplaçant les trous".

Les problèmes se sont aggravés depuis les inquiétudes exprimées dans les rapports du DNESB concernant 2006 et 2007. Pour le manque de ressources, le niveau d’alerte est passé au rouge en 2009, comme il l’était déjà depuis 2008 pour le manque de personnel.

Le président du DNESB, Howard Mathers, ajoute que la loi sur la sécurité, destinée à réduire les risques, "n’est pas correctement comprise" au sein du ministère. Cela provoque des risques découlant "du naufrage d’un sous-marin, du potentiel explosif de munitions, et de radiation provenant de l’utilisation de matériaux radio-actifs".

Le ministère maintient qu’il prend très au sérieux ses responsabilités dans le domaine de la sécurité nucléaire : "Nous avons apporté des améliorations à notre programme d’apprentissage ainsi qu’à la formation de notre personnel. Nous allons continuer à travailler pour corriger les points soulevés dans le rapport de sécurité."

Source : The Guardian (Grande-Bretagne)