Le commandant d’un sous-marin britannique a été reconnu (…)
Des responsables du Special Boat Squadron ont déclaré (…)
Les autorités de La Rochelle sont impatientes d’être débarrassées d’un navire devenu très encombrant.
Dans un coin obscur de l’ancien port de pêche de La Rochelle, caché par l’ancienne criée et oubliée de tous sauf de quelques-uns, reposent les restes de l’un des plus célèbres navires du 20ème siècle.
La poupe est entourée de larges bandes pour retenir la coque et l’avant est recouverte d’une bâche blanche. Un grand panneau interdit aux curieux de monter à bord. Parce que les chandeliers ne tiennent plus et que le pont métallique est rouillé jusqu’à la moëlle.
Pour le visiteur intrépide qui ignore l’avertissement, la désolation l’attend à bord. A l’intérieur, où vivait l’équipage, il n’y a plus désormains que des hublots bouchés, les coulures de la pluie et les traces décolorées des instruments pillés.
Voici la carcasse en piteux état de la légendaire Calypso, ancien chasseur de mines de la Royal Navy qui, pendant environ un demi-siècle, a parcouru les océans sous la direction du Commandant Cousteau, premier rôle de ses films et documentaires.
Neuf ans après la mort du Commandant, le navire est devenu la victime d’une querelle familiale et ses chances de nouvelle vie comme musée ou centre de recherche - capable de prendre seul la mer de nouveau - semble disparaître dans les profondeurs.
"Nous avons le rapport d’un expert, rédigé récemment, et il indique qu’il n’était plus question de réparer le navire, mais de le reconstruire," indique Marc Parnaudeau, qui est chargé du dossier de la Calypso à la mairie de La Rochelle.
"Toute la coque devrait être remplacée parce que le bois est complètement pourri. Mais c’est comme un vélo dont vous changez les pièces. A la fin, vous en avez un tout neuf," déclare-t-il.
La triste histoire du déclin de la Calypso commence en 1996 - un an avant le décès du Commandant Cousteau à l’âge de 87 ans - quand le navire a été très endommagé dans une collision avec une barge à Singapour. Remorqué à Marseille, la Calypso a été amenée à La Rochelle deux ans plus tard où elle devait constituer la pièce maîtresse d’un musée maritime.
"Le thème du musée devait être l’exploration sous-marine - elle aurait donc été parfaite. Mais, ensuite, les questions sur la propriété ont soudain fait surface," se rapelle Parnaudeau.
Durant ses dizaines d’années de navigation, la Calypso était en fait la propriété du millionnaire anglo-irlandais Sir Loel Guinness, qui la louait à Cousteau pour un loyer théorique. Mais, depuis le décès du Commandant, deux associations réclament son héritage.
D’un côté, l’Equipe Cousteau - la branche française de la Cousteau Society, la fondation basée aux Etats-Unis - représente les intérêts de la veuve du Commandant, Francine. De l’autre, les Campagnes Océanographiques Françaises (COF) sont soutenues par Jean-Michel Cousteau, le fils d’un premier mariage du Commandant, ainsi que par plusieurs membres de son équipage historique comme le chef plongeur Albert Falco, âgé maintenant de 78 ans.
Francine - une ancienne hôtesse de l’air, 40 ans plus jeune que le Commandant qui l’a épousé 6 mois après la mort de sa première femme Simone - prétend que, depuis l’échec du projet de musée à La Rochelle, elle a passé un accord avec une société américaine pour transformer la Calypso en centre d’éducation scientifique aux Bahamas.
Mais les COF veulent que le navire reste en France. "C’est un navire historique qui aurait être classé “monument historique” il y a longtemps," déclaré Jean-Michel. Selon Falco, le Commandant Cousteau lui a dit peu de temps avant sa mort qu’il voulait que la Calypso retourne dans la Méditerrannée.
"Le bateau a besoin de nous. Je suis prêt à commencer dès demain," a déclaré Falco au Monde.
En novembre dernier, un tribunal parisien a semblé regler la question lorsqu’il a tranché en faveur de Francine. Un document indiquant que la Calypso était enregistrée au nom des COF dans les années 1970 était une erreur, a décidé le juge. Mais les COF ont immédiatement indiqué qu’elles allaient faire appel - entraînant une riposte vigoureuse de la part de Francine.
Pendant ce temps, les autorités de La Rochelle sont impatientes d’être enfin débarrassées d’un navire devenu emcombrant.
"Le conflit dure depuis si longtemps que nous voulons juste être débarrassés. Cela brise le coeur, mais nous devons penser au futur. Mais la Calypso en train de tomber en morceaux le long d’un quai n’est pas une bonne publicité. Nous serons heureux de participer aux coûts d’enlèvement," déclaré Parnaudeau.
Certains ont suggéré que la Calypso soit remorquée en mer et coulée. Elle serait alors utilisée comme zone d’entraînement pour les plongeurs. A côté des années de combat judiciaires et de délabrement douloureux, cela serait la fin la plus appropriée.
Par HUGH SCHOFIELD (CDNN - CYBER DIVER News Network)
Source : CDNN, Nouvelle Zélande