L’ensemble des navires de la Marine française basés à (…)
Même s’il peut revendiquer, lui, le titre de bâtiment le (…)
Avec dans son escarcelle un accord de 2 milliards avec Airbus et un autre du même montant pour des sous-marins Scorpène, c’est un Premier Ministre indien Manmohan Singh confiant qui s’est envolé pour Paris afin de dire aux Français combien l’Inde apprécie leur amitié.
Airbus était engagé dans une bataille avec son rival américain, Boeing, pour obtenir une part importante des contrats de la flotte commerciale d’Air India. Non seulement, la France possède une part importante dans Airbus mais elle souhaite depuis des années vendre des sous-marins Scorpène à l’Inde.
Le Premier Ministre va aussi assurer le gouvernement français que les sociétés français obtiendront une part équitable des contrats dans le nucléaire civil Indien, et qu’il y a des possibilités pour que les 2 pays renforcent leurs liens économiques et commerciaux.
La visite de Singh en France - une escale sur le trajet de New York pour assister à l’assemblée général des Nations Unies - est autant politique que motivée par une logique économique.
Beaucoup de sourcils se sont froncés en Inde devant les liens grandissants entre l’Inde et les Etats-Unis. L’accord nucléaire signé par Singh et Bush en juillet a alimenté les craintes parmi certains partenaires de la coalition au pouvoir que Delhi pourrait maintenant perdre sa souveraineté.
Les Français aussi ont craint que Washington en profite pour expulser tous les autres joueurs du marché lucratif des contrats Indiens.
En transformant une “escale technique” à Paris, prévue de longue date, en visite officielle, le Premier ministre montre que Delhi, malgré son souhait de renforcer les liens avec les Etats-Unis, n’est pas prête à jeter ses autres alliés.
La visite de Singh en France sera la première d’un premier ministre depuis 7 ans ; mais les 2 parties avaient continué à se rencontrer à des niveaux divers et à de multiples occasions.
Le 12 septembre, lorsque Singh rencontrera les dirigeants français - dont le Président Jacques Chirac et le Premier Ministre Dominique de Villepin - il pourra leur dire combien il apprécie la décision française de renforcer les “liens stratégiques” avec l’Inde.
Le Premier Ministre s’adressera aussi aux dirigeants d’entreprises françaises pour leur demander d’investir en Inde.
“La France est un partenaire proche de l’Inde,” a indiqué le sécrétaire aux affaires étrangères, Shyam Saran. “La France a été plus sensible aux besoins de l’Inde que d’autres.”
La France a été le seul pays occidental à ne pas condamner l’Inde après les essais nucléaires de mai 1998. Les dirigeants français ont même aidé à bloquer plusieurs sanctions contre l’Inde.
Le Premier Ministre et son équipe vont prendre cette opportunité de réaffirmer les liens très proches avec la France. Ils vont aussi saisir la chance de discuter et d’expliquer l’accord nucléaire avec les Etats-Unis et ses implications.
La France, comme les Etats-Unis et la Grande Bretagne, est un membre du Groupe des Fournisseurs Nucléaires. Elle n’a pas imposé de sanctions à l’Inde mais il est nécessaire (pour l’Inde) qu’elle utilise son influence sur les autres pour garantir que l’accès de l’Inde au nucléaire civil et aux technologies à double usage (civil et militaire) ne soit pas bloqué.
PRANAY SHARMA
Source : The Calcutta Telegraph