Quand des succès des forces israë liennes se transforment en échecs

  • Dernière mise à jour le 2 juillet 2005.

Comment savons-nous que la découverte récente d’un sous-marin dans les eaux territoriales israë liennes n’est pas un succès maritime , comme le répètent àl’envi les officiers de marine, d’active ou en retraite ? C’est très simple : les forces de défense d’Israel ont caché l’information àce sujet ; c’est un reporter de la radio militaire qui a, le premier, parlé de ce sujet.

Nous avons parlé (voir Un sous-marin étranger entre dans les eaux territoriales d’Israë l) de la découverte d’un sous-marin à quelques kilomètres des côtes israëliennes.

D’habitude, l’armée ne cache pas ses succès. Elle s’arrange pour organiser rapidement une conférence de presse de son porte-parole afin d’annoncer la nouvelle au public. Le vrai problème dans l’affaire du sous-marin est la tendance croissante de l’armée d’essayer de cacher ses défaillances, et, lorsqu’elles sont rendues publiques, de détourner l’attention du public, de bacler les investigations et - ce qui est le plus grave - de présenter ses défaillances comme de grands succès.

Il faut de l’arogance pour déclarer que "la défense n’est pas embarrassée par l’affaire et déclare que c’est un grand succès de la marine, qui a rapidement détecté un sous-marin étranger."

C’est la réaction que nous obtenons lorsqu’un sous-marin non-identifié réussit à s’approcher à une courte distance des côtes les plus protégées d’Israël. Depuis la fin des années 1970, la marine a modifié son déploiement sur la côte nord après un grand nombre d’attaques terroristes, dont le meurtre de la famille Haran à Nahariya, dont les assassins étaient venus par la mer. La marine a installé un réseau très serré de radars le long de la côte, et ses navires patrouillent continuellement la zone.

Face à cet état de préparation, lorsqu’un sous-marin - un grand et lent navire - réussit à s’approcher sans être détecté de la côte, on peut appeler cela un échec.

Même le fait que le sous-marin ait été détecté immédiatement après être entré dans les eaux territoriales doit être pris avec scepticisme. Les forces armées ont dû admettre n’avoir aucune idée du temps que le sous-marin a passé dans le voisinage.

L’ancien commandant de la marine, le Major General Avraham Ben-Shoshan, a donné une nouvelle signification aux actions du mystérieux sous-marin : "Je ne suis pas d’accord avec le terme « infiltration ». Qu’est qui a fait que le sous-marin ait fui ? C’est ce qu’il a fait - il s’est enfui. Il a détecté qu’il était sous surveillance. Ils ont remarqu" cela, il était découvert, en fait, il a échoué dans sa mission. C’est ce qui arrive à un sous-marin qui échoue dans sa mission, au lieu d’être le chasseur, il devient la proie."

Ceci explique tout. L’échec est pour la partie qui a réussi à s’approcher de la côte sans se faire détecter ; le succès pour ceux qui n’ont pas réussi à le découvrir à temps.

Un autre officier nous donne la même version : "Ce n’est pas la marine qui a échoué, c’est le commandant du sous-marin qui a perdu la couverture de son sous-marin."

A la lumière de ce que la marine appelle un succès, on peut imaginer ce qui aurait pu se passer si le sous-marin n’avait pas appartenu à une nation ami mais était armé de missiles et d’intentions hostiles.

L’infiltration du sous-marin intervient 3 jours après qu’un drône lancé par le Hezbollah libanais ait traversé durant de longues minutes l’espace aérien israëlien au-dessus de Nahariya sans que l’armée de l’air ne le détecte. C’est un appel téléphonique d’un officier de réserve qui a donné l’alerte. Même alors, il n’a pas été abattu, et, après que ses opérateurs aient décidé que sa mission était réussi, ils l’ont ramené vers le Liban.

Par Reuven Pedatzur

Source : Haaretz (Israë l)