Les nouveaux ordinateurs entraînent une hausse des logiciels

  • Dernière mise à jour le 23 novembre 2004.

Les ordinateurs coûtent de moins en moins cher mais le modèle économique de vente des logiciels ne suit pas la même tendance et pourrait engendrer une forte hausse des coûts pour les entreprises et les particuliers, selon une étude publiée lundi.

Les éditeurs calculent aujourd’hui le prix de leurs produits en fonction du nombre d’utilisateurs individuels.

Mais de plus en plus d’ordinateurs possèdent deux microprocesseurs, qui leur permettent de disposer de plus de puissance. Or, pour de nombreux éditeurs, deux processeurs signifient deux utilisateurs.

Certains éditeurs pourraient continuer à vendre leurs produits en fonction du nombre de processeurs, ignorant ainsi que deux processeurs ne signifie pas un doublement de la productivité, a indiqué Gartner.

Quatre grands changements dans la conception des ordinateurs sont en cours et seul un petit nombre d’éditeurs s’y prépare, a indiqué Gartner dans une étude.

"Le fait que ces quatre (changements) aient lieu simultanément pourrait engendrer une catastrophe dans le secteur du logiciel", a déclaré Alex Bona, analyste chez Gartner.

"Les systèmes à processeur unique pourraient se raréfier à partir de 2006. A ce moment là, de nombreuses entreprises paieront au moins 50% de plus pour leurs logiciels auprès des grands éditeurs", a déclaré Gartner.

Oracle, IBM, Microsoft, Sybase, comme nombre de leurs concurrents, continuent à calculer le prix de leurs licences en fonction du nombre de processeurs.

La majorité des éditeurs interrogés par Gartner prévoient de poursuivre cette politique de tarification et de taxer les deux processeurs d’un même ordinateur. Seuls quelque uns, comme Microsoft et BEA, ont déjà reconnu que la présence de deux processeurs ne signifie pas que l’ordinateur en question sera deux fois plus puissant, et ont annoncé qu’ils n’allaient pas augmenter, ou au moins qu’ils allaient limiter la hausse du prix des licences.

Trois autres changements sont moins bien connus, qui changeront la façon dont les logiciels seront utilisés dans les entreprises, en modifiant la disponibilité de la puissance de calcul en fonction de la demande.

Les éditeurs n’ont pas encore adapté leur modèle à une utilisation nouvelle de leurs logiciels, qui seront utilisés plus intensément, sur plusieurs ordinateurs à la fois, pendant des périodes plus courtes.

"Aucun mécanisme n’est en place pour que les éditeurs puissent mesurer quand et pendant combien de temps les processeurs temporaires sont actifs. En conséquence, des économies sur le matériel peuvent être annulées par une hausse des licences des logiciels calculées à partir de la puissance potentielle totale du système informatique", a ajouté Gartner.

"Chacune de ces tendances représente un défi important pour les éditeurs qui veulent maintenir une politique de tarification juste et acceptable", a déclaré Bona.

"C’est pourquoi il est crucial pour les entreprises de comprendre les risques et de se protéger en commençant à négocier avec leurs fournisseurs dès à présent", a-t-il ajouté.