La France propose à l’Inde de s’associer pour exporter des sous-marins

  • Dernière mise à jour le 19 juillet 2008.

La France a proposé à l’Inde un partenariat pour exporter des sous-marins vers des pays tiers. “Notre stratégie n’est pas seulement d’être présents en Inde pour développer des produits pour l’Inde mais de développer des produits pour d’autres parce que nous pensons que le sous-marin est un système stratégique de défense qui intéresse de nombreuses marines,” a déclaré le PDG de DCNS, Jean-Marie Poimbeuf, à The Hindu.

Les sous-marins font partie des plateformes de défense les plus puissantes puisqu’ils peuvent opérer sans être repérés loin des côtes du pays. DCNS, propriété à 75% de l’Etat français, construit actuellement 6 sous-marins pour l’Inde aux chantiers Mazgaon Dock Limited (MDL) à Mumbai.

“Nous pensons que l’Inde est un bon endroit pour développer une activité visant d’autres pays. Beaucoup de pays sont intéressés par les sous-marins. Singapour devrait acheter des nouveaux sous-marins d’ici 3 à 5 ans. La Malaisie pourrait demander une 2è série de sous-marins. La Thaïlande et l’Indonésie pourraient être intéressées,” a expliqué M. Poimbeuf.

Comme un sous-marin est un équipement qui coûte cher — chaque sous-marin construit pour la marine indienne coutera environ 370 millions € — les opportunités pour l’industrie indienne pourraient être importantes si la proposition française se matérialise. Afin d’intensifier la coopération avec les compagnies indiennes, une filiale de DCNS sera opérationnelle le mois prochain. Elle participera au projet de sous-marins actuels et créera aussi des associations avec des compagnies locales pour construire sur place du matériel spécifique pour sous-marins.

Un projet pour des torpilles

“Au-delà du projet des sous-marins, DCNS (India) va développer des coopérations avec d’autres chantiers navals. DCNS travaille déjà sur le système de propulsion pour des corvettes avec Garden Reach Shipbuilders & Engineers (GRSE). Il y a un autre projet de coopération sur des torpilles,” a indiqué M. Poimbeuf.

DCNS, a-t-il assuré, est prête à continuer le transfert de technologies et à travailler avec des compagnies locales. “Nous serons très ouverts pour le transfert de technologies. Nous allons écouter la politique gouvernementale sur la façon dont ils souhaitent que [le prochain lot de] sous-marins soit construit. Nous sommes totalement ouverts à développer des coopérations industrielles et à installer une association avec une compagnie locale si le gouvernement indien nous y autorise,” a-t-il observé.

Le PDG de DCNS a indiqué que sa compagnie répondrait à la demande d’information pour la prochaine série de sous-marins. Elle est aussi en discutions pour d’autres projets. “Nous avons reçu une demande d’information pour des navires d’instruction et des patrouilleurs de haute-mer. Nous voudrions répondre en coopération avec un chantier naval local. Nous allons participer à la conception et soutenir la construction en Inde.”

La direction de la compagnie a eu plusieurs rencontres la semaine dernière avec le chef d’état-major de la marine indienne, l’amiral Sureesh Mehta, pour discuter du transfert de technologies pour les sous-marins en cours de construction. “J’ai lu les journaux et je l’ai assuré qu’il n’y avait aucune restriction sur le transfert de technologies de la part du gouvernement français et que nous le faisons depuis le début du contrat,” a-t-il expliqué.

Reconnaissant que la construction du premier sous-marin avait été retardée, il était, cependant, optimiste que les 6 sous-marins puissent être opérationnels à la date prévue en 2017. “C’est un système naval très complexe. Il n’y a rien de plus complexe qu’un sous-marin. De plus, pendant plus de 15 ans, il n’y a eu aucune activité concernant la construction de sous-marins en Inde. Relancer cette activité prend du temps.”

Source : The Hindu (Inde)