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Une chandelle à oxygène pourrait avoir provoqué le deuxième départ de feu à bord d’un HMCS Chicoutimi endommagé, à un moment où l’équipage tentait déjà de lutter contre un incendie majeur d’origine électrique, selon les déclarations faites devant les enquêteurs de la marine canadienne.
Cet incendie mineur, dans un générateur d’oxygène, s’est déclaré le 5 octobre alors que l’équipage du navire luttait pour reprendre le contrôle d’un sous-marin sans électricité, dont l’athmosphère était déjà envahie par des nuages de fumée noire. La chandelle, qui fait partie d’un équipement utilisé pour produire de l’oxygène pour l’équipage, a surchauffé quelques instants après avoir été allumée par un membre de l’équipage, ont déclaré des sources proches de l’enquête militaire interne à The Canadian Press.
Un pompier, qui a inspecté l’intérieur carbonisé du sous-marin, a suggéré que la chandelle, qui doit être maintenue propre, pourrait avoir été contaminée par les mains graisseuses, couvertes de suie et en sueur d’un marin après le premier incendie.
Cependant, une explication définitive pourrait ne jamais être trouvée puisque, pour éteindre le second incendie, la chandelle a été placée dans un seau et recouverte de produit retardant, a indiqué une source connaissant les déclarations faites devant les enquêteurs, même si les auditions ont lieu à huis clos.
Le témoignage, donné par écrit, a été fait pendant que les enquêteurs étaient en Ecosse, où le sous-marin a été remorqué après l’incendie. L’enquête a repris cette semaine à Halifax (Canada).
"Je pense qu’ils sont quasiment certains que la chandelle n’était pas propre," a indiqué une seconde source. "Cela ne me surprendrait pas dans de telles conditions."
Le second départ de feu a surpris les membres d’équipage, qui avaient déjà largement épuisé leurs réserves de matériel de lutte en éteignant les multiples reprises du premier incendie.
Neuf marins ont souffert d’inhalation de fumée et le sous-marin était à la dérive dans une mer déchaînée avec des creux de 5 mètres lorsque le commandant, Cmdr. Luc Pelletier, a ordonné d’allumer la chandelle à oxygène.
Chaque sous-marin de la classe Victoria possède 4 générateurs à oxygène à bord. Chaque générateur est constitué d’une chandelle de produits chimiques produisant de l’oxygène et dégageant une chaleur intense.
Des équipements similaires utilisés par l’US Navy ont été surnommé "la bombe" par certains marins en raison de leur tendance à prendre feu.
La chandelle qui a pris feu sur le Chicoutimi se trouvait dans le compartiment des torpilles avant, directement au-dessus d’une coursive menant au pont inférieur, où un compartiment électrique avait explosé dans une pluie d’étincelles.
A l’époque, la marine avait déclaré qu’il n’y avait aucun lien entre les deux incendies.
Il y a une possibilité minime que la chandelle ait pû être contaminée avant d’être placée dans le générateur, indiquent certaines sources.
C’est la deuxième fois qu’une chandelle à oxygène prend feu à bord d’un des 4 nouveaux sous-marins canadiens.
Un incident similaire s’était produit au même endroit à bord du HMCS Windsor en avril 2004.
Les résultats de l’enquête n’avaient pas permis de déterminer la cause exacte de l’incendie selon l’officier mécanicien du Windsor, le Lieutenant Gordon Szczepski.
L’enquête technique de Szczepski a examiné les actions de l’équipage, les composants du générateur et même s’il y avait un défaut dans la chandelle, composée principalement de chlorate de sodium et de peroxide de barium.
Comme sur le Chicoutimi, les actions prises pour éteindre l’incendie ont empêché les enquêteurs de déterminer si les manipulations de la chandelle devaient être mises en cause.
Même s’ils sont rares, il s’est déjà produit des incendies de générateur d’oxygène, indique le commandant du Windsor.
"Je ne veux pas paraître cavalier," a déclaré le Cmdr. Dermont Mulholland, qui a commandé 3 sous-marins canadiens. "(Mais) nous ne considérons pas (les feux de générateurs) comme des événements importants. Nous les considérons comme des événements très mineurs, quelque chose que nous sommes entraînés à éteindre très rapidemnt."
L’enquête sur l’incendie majeur à bord du Chicoutimi, qui a entraîné le décès du Lieutenant Chris Saunders et bloqué au port toute la flotte sous-marine du Canada, a continué mercredi à Halifax.
L’enquête, après 3 semaines d’auditions à huis-clos en Ecosse, a permis de rassembler des éléments matériels et d’entendre certains membres de l’équipage, ainsi que des officiers de la Royal Navy ayant participé au sauvetage ou à la remise en état des sous-marins.
Dans le même temps, CBC-TV [1] conteste la décision de la marine de tenir les audiences à huis clos.
Un avocat de la chaîne publique prépare une demande écrite, qui sera examinée par l’enquêteur principal, le Commodore Dan Murphy. Compte tenu de la loi canadienne sur l’accès à l’information, en cas de refus de la marine, la décision pourrait être prise en dernier ressort par une cour fédérale.
[1] La télévision publique canadienne en anglais.
Source : Cnews (Canada)