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La dernière fois que j’avais embarqué à bord du BPC Mistral de la Marine Nationale au printemps, j’étais arrivé en compagnie d’un régiment de la Légion Etrangère, en haut d’un de leurs véhicules blindés à bord d’un engin de débarquement. Il avait été facile de débarquer sur la rampe dans le radier du bâtiment. Hier, peu après l’aube, l’arrivée a été plus sportive, surfant sur la houle de l’Atlantique à bord d’une embarcation rapide puis montant une échelle de corde, luttant pour monter les échelons avec des chaussures de sécurité aux pieds et un casque en plastique sur la tête.
L’explication pour cette deuxième visite et cette étrange montée à bord était d’assister aux derniers essais à la mer avant que le bâtiment ne soit déclaré opérationnel au début de la semaine prochaine. En attendant, le navire est toujours officiellement un chantier après un arrêt inattendu de 4 mois pour changer les sols qui se désagrégeaient.
Etant donné que le bâtiment est presque neuf — il est entré en service en mars 2006 — ni la Marine Nationale, ni le constructeur DCNS n’étaient très heureux de devoir changer 9.000 m² de sols.
Le problème, a expliqué Christophe Dovignac, chef de projet de DCNS pour les essais à la mer du BPC, venait de la qualité du ciment sous le linoleum, une complication qui est aussi apparue sur le Tonnerre, le plus récent sister-ship du Mistral. Le ciment se désagrégeait, permettant à l’humidité de s’infiltrer et de corroder la structure métallique du navire.
Inutile de le dire, DCNS s’est retourné contre le sous-traitant responsable des sols pour récupérer les coûts de la réparation puisque le navire est encore sous garantie. “Afin de pouvoir travailler plus vite, nous avons enlevé le mobilier d’une partie des cabines,” a expliqué Dovignac, ajoutant que DCNS avait aussi repris une partie des peintures extérieures du navires, entretenu l’incinérateur à ordures et vérifié tout le système de propulsion. “Cela n’était pas prévu mais nous avons profité de cet arrêt forcé pour le faire,” a-t-il indiqué.
Des finitions ont aussi été effectuées par une armée d’environ 150 civils que nous devions contourner alors qu’ils étaient allongés ici et là, collant le revêtement de sol autour des tuyaux, ajustant les portes et passant des câbles pendant que la marine et DCNS effectuaient les essais à la mer.
Leur travail n’était pas rendu facile par les essais de gite du bâtiment. Nous avertissant par le système de haut-parleurs que “Attention, nous allons giter”, le Mistral se penchait brusquement, envoyant la vaisselle se briser sur le sol de la cuisine, renversant les grandes plantes ornementales du carré des officiers, inclinant les tableaux sur les murs et envoyant un ballet de mains essayant d’empêcher des bouteilles et des verres de vin et d’eau de défier la gravité à la fin de notre repas.
Heureusement, les stabilisateurs du navire ont rapidement accompli leur travail sans quoi l’excellent repas (c’est un navire Français, après tout) qu’on nous a servi aurait été gaspillé !
Le Mistral a aussi effectué des essais de vitesse et de virages brusques. Propulsé par 2 pods de prolpulsion électrique Rolls Royce qui peuvent être orientés dans n’importe quelle direction horizontale et un propulseur à l’avant, le bâtiment a une manoeuvrabilité sur 360°, et peut effectuer des virages brusques à 18 noeuds sans pencher. Le système permet au navire d’accoster seul, sans l’assistance de remorqueurs.
Source : Aviation Week and Space Technology (Etats-Unis)