Les équipages des SNLE Britanniques critiquent les réductions de budget

  • Dernière mise à jour le 29 mai 2007.

La dissuasion nucléaire Britannique repose sur des SNLE de la classe Vanguard rodant dans les profondeurs des océans pour éviter d’être détecté.

Le HMS Vigilant
Des marins se plaignent du mauvais entretien de leur sous-marins. © BBC News

La Royal Navy a quatre de ces sous-marins, chacun armé de 16 missiles équipés de têtes nucléaires multiples. A tout moment, il y a un sous-marin en patrouille.

L’émission “file On 4” de la BBC Radio 4 a écouté les plaintes de marins indiquant que l’état de ces SNLE et du reste des sous-marins de la Navy s’est dégradé à la suite des réductions budgétaires ordonnées par le gouvernement.

Ainsi, un marin embarqué sur un sous-marin Trident prétend qu’ils sont "à peine en état de naviguer", avec des équipages parcourant les autres sous-marins à la recherche de pièces détachées dans une opération massive de "laisse-faire et répare".

L’officier marinier supérieur a déclaré que les équipages avaient fréquemment connu des problèmes avec les installations de production d’oxygène et avec les batteries.

"Nos sous-marins sont à propulsion nucléaire mais, si pour n’importe quelle raison, nous ne pouvions utiliser l’énergie nucléaire, nous utiliserions les batteries," a-t-il expliqué.

"S’il s’agissait d’une évacuation, le réacteur serait arrêté et nous aurions besoin des batteries.

"Il y a tellement de choses qui semblent aller mal que les gars font un travail incroyable pour réparer, et comment ils continuent, ça me dépasse.

"Si le gouvernement veut un sous-marin de première division, il a besoin du matériel, des compétences, il a besoin d’avoir tout cela en place au cas où quelque chose se passerait mal et ils ne l’ont pas.

"Ils veulent un système de première division et ils payent le prix d’une division d’honneur.

Il a ajouté : "Les sous-marins sont en état de naviguer, mais je dirais de justesse."

L’ancien Premier Lord de la Mer Sir Alan West explique que les réductions de budget sont un problème dans toute la Navy.

Sir Alan a déclaré que le service a d’excellents marins dont la nation devrait être fière, mais il a ajouté : "Ce qui les démotive vraiment, c’est qu’ils travaillent d’arrache-pied pour être sûr que leurs systèmes, leur navire, leur avion est le meilleur au monde, mais, désolé, nous n’avons pas cette pièce de rechange."

Mais le ministre des forces armées Adam Ingram dément qu’il y ait un quelconque problème.

Il a déclaré que le moral global de la Navy est au "plus haut niveau".

Et il a rejeté les craintes que les sous-marins Trident soient à peine en état de naviguer.

 ’Tout à fait sûrs’

"Cela ne m’a jamais été rapporté" a déclaré M Ingram, qui a ajouté que la sécurité sur les sous-marins de la Royal Navy était de "premier ordre".

Mais des marins embarqués sur les SNA de la classe Trafalgar, qui sont équipés d’armes conventionnelles, sont aussi concernés.

L’ancien officier marinier Paul Reidy a indiqué que, vers la fin de sa carrière, il était inquiet à propos de l’état des sous-marins sur lesquels il était embarqué.

Les sous-marins subissaient des fuites sur les panneaux et certains matériels n’étaient pas terminés, a-t-il expliqué.

 ’Des fuites aux panneaux’

"Les panneaux fuyaient constament, ils devenaient étanches vers 50 à 100 m d’immersion alors qu’ils auraient dû l’être à 3 m.

Il a ajouté : "J’ai vu de l’eau partout sur le plancher du poste central, je parle d’environ 2 cm sur une grande surface. On règle le problème, on éponge mais ce n’est pas idéal."

Un autre marin, qui a souhaité rester anonyme, a indiqué qu’au cours des 5 ans qu’il a passé à bord de sous-marins de la classe Trafalgar, ils ont subi des défaillances potentiellement dangereuses des systèmes électriques.

Il a indiqué qu’en une occasion, son sous-marin aurait pû couler avec son équipage bloqué à l’intérieur à la suite d’une panne de systèmes.

"Si nous n’étions pas remonté, nous serions restés coincés là-bas, sans pouvoir revenir."

Source : BBC News