Le samedi 19 mai prochain, la 3e "Nuit des musées" (…)
Le 13 mai 2007 Ã 02H00 locales, le navire de pêche « Jin (…)
Un sous-marin Chinois dans sa base de Zhoushan. © Sinodefence.com
Les marines de la région Asie - Pacifique devraient dépenser près de 108 milliards de $ pour renforcer leurs défenses sous-marines et maritimes au cours des 10 prochaines années, ont indiqué lundi les organisateurs d’une conférence sur la défense.
Ils ont précisé que les dépenses d’armement naval dans la région dépasseraient celles des Etats-Unis et de l’Europe.
Environ 30%, soit 30 milliards de $, ira à l’acquisition de sous-marins, pendant que le reste permettra d’acheter des navires de lutte ASM, des patrouilleurs et des navires amphibies, ont indiqué les organisateurs de l’exposition de matériels navals IMDEX Asia 2007.
D’ici 2016, les pays de la région devraient acquérir un total de 841 navires de tous types, ont-ils indiqué.
Sur ce chiffre, 83 seront des sous-marins. Les commandes les plus importantes viendront de pays émergeants d’Asie comme la Chine. Ce dernier pourrait commander à lui seul 5 sous-marins à propulsion nucléaire et 30 à propulsion diesel pour augmenter sa flotte actuelle, montrent des chiffres publiés par les organisateurs.
De hauts responsables Américains ont critiqué le budget militaire de la Chine, indiquant leur inquiétude que les Chinois annoncent des chiffres minorés pour leurs dépenses et que le budget augmente trop rapidement.
La Chine a annoncé en mars une hausse de 17,8% des dépenses militaires pour 2007 à un montant de 45 milliards de $.
"Les dépenses attendues de 108 milliards de $ font de la région le premier marché de matériels navals pour la prochaine décennie," a déclaré Roger Marriott, directeur de IMDEX Asia, la plus grande exposition de matériel naval de la région.
Les dépenses navales pour les Etats-Unis devraient être en diminution à 105 milliards pour la prochaine décennie et 99 milliards pour l’Europe, a-t-il précisé.
"Sur ce montant d’investissement (pour la région Asie - Pacifique), 84 milliards vont aller vers l’achat de sous-marins et de navires ayant des capacités de lutte ASM," a déclaré Marriott aux journalistes à la veille de l’exposition et de la conférence de 4 jours.
Il a indiqué que des programmes de construction sont en cours pour construire les 83 sous-marins commandés par la Chine [1], la Corée du Sud [2], le Japon [3], la Malaisie [4], Singapour [5], l’Inde [6], le Pakistan [7], l’Indonésie [8] et Taïwan [9].
Pour faire face à la menace sous-marine, 14 pays ont lancé des programmes pour acquérir un total de 151 navires à capacité ASM, a indiqué Marriott.
Plus de 80 navires amphibies devraient aussi être achetés au cours de la période.
Cela reflète les efforts menés en Asie depuis le tsunami de 2004 montrant que la région manquait de navires pouvant être utilisés pour des missions humanitaires, a indiqué Pietre Lindahl, un analyste du bureau de consultants américains AMI International.
Le tsunami a fait plus de 168.000 morts ou disparus en Indonésie uniquement, et la majeur partie de l’effort humanitaire a été appuyé par les Etats-Unis et les autres grandes puissances.
Lindahl a indiqué que les acquisitions de sous-marins montraient que la mise en oeuvre et l’entretien d’une flotte sous-marine n’était plus seulement le domaine des grandes puissances mondiales.
L’augmentation des flottes sous-marines pourrait aussi conduire à une augmentation du besoin de frégates, corvettes et patrouilleurs, en particulier ceux pouvant mettre en oeuvre des hélicoptères à vocation ASM.
Mais Lindahl a précisé que la région, globalement, n’était pas lancée dans une course aux armements.
De nombreux pays ont atteint un niveau de développement économique qui leur permet maintenant d’acheter le matériel naval de défense qui est nécessaire, pas nécessairement pour affronter ou être en compétition avec un pays voisin.
"“Course aux armements” est un terme beaucoup trop utilisé pour cette région," a-t-il indiqué à l’AFP.
"Il y a certainement des zones dans la région Asiatique où on peut se demander si une course aux armements a lieu, en particulier entre certains pays. Mais de manière générale, je dirais non," a-t-il indiqué.
Il a ajouté que le renforcement des marines de la région pourrait influencer l’équilibre géopolitique de la région et saper l’influence militaire des Etats-Unis.
[1] Fournisseurs : Chine et Russie (classe Kilo).
[2] Fournisseur : Allemagne (classe U-212A).
[3] Fournisseur : Japon.
[4] Fournisseurs : France / Espagne (classe Scorpène).
[5] Fournisseur : Suède (classe A-11 Challenger).
[6] Fournisseurs : France / Espagne (classe Scorpène) et non encore choisi.
[7] Fournisseurs : France (classe Agosta 90B) et non encore choisi.
[8] Fournisseur : non encore choisi (Russie ou Corée du Sud ?).
[9] Fournisseur non encore choisi.
La Chine et le Japon sont les seuls pays de la région qui construisent et conçoivent leurs propres sous-marins mais, pour des raisons différentes, ils ne les exportent pas.
L’Inde et le Pakistan qui construisent leurs sous-marins en utilisant des plans conçus en Europe pourraient un jour, les proposer à l’exportation et à des prix inférieurs aux originaux.
Singapour privilégie l’achat de sous-marins d’occasion.
Dans le domaine de la construction neuve, les fournisseurs internationaux sont tous européens : DCNS (France), HDW (Allemagne), Navantia (Espagne), Sevmach (Russie).
Source : Philippine Star