La Chine vend un sous-marin à la Thaïlande, mais sans les moteurs

  • Dernière mise à jour le 16 mars 2022.

La Chine est actuellement en train de construire un sous-marin pour la Thaïlande, mais il lui manque des équipements importants : les moteurs. Selon un porte-paroles de la marine thaïlandaise, le contrat prévoit que le sous-marin soit équipé de moteurs diesels fabriqués par le constructeur allemand MTU Friedrichshafen GmbH. Or, l’Allemagne applique strictement un embargo décrété par l’Union Européenne en 1989, après la répression sanglante des manifestations sur la place Tienanmen, et interdit l’exportation des moteurs vers la Chine.

La situation est embarrassante pour la Chine. Ce contrat était considéré comme une réussite pour les ambitions de Pékin en exportations de matériels militaires. Il était devenu le symbole des liens étroits entre Pékin et la Thaïlande, pourtant un allié des Etats-Unis. L’autre contrat concerne la vente de 8 sous-marins au Pakistan. Ce dernier a refusé d’indiquer si ces sous-marins devaient être équipés de moteurs allemands.

L’attaché de défense allemand en Thaïlande, Philipp Doert, a déclaré le mois dernier que l’exportation des moteurs avait été refusé parce qu’ils étaient destinés à des équipements militaires chinois. La Chine n’avait pas consulté l’Allemagne avant de signer le contrat proposant des moteurs MTU, a-t-il souligné.

Le ministère chinois des Affaires Étrangères a exprimé « l’espoir que l’Union Européenne prenne une décision correcte dès que possible. »

Comme la Chine ne peut respecter la demande de moteurs, les termes du contrat doivent être renégociés d’une façon qui ne désavantage pas la marine thaïlandaise, explique le vice-amiral Pokkrong Monthatphalin. Les 2 parties sont en discussion et la Chine a proposé d’autres moteurs, mais aucun accord n’a été conclu, a-t-il indiqué, ajoutant que la livraison du sous-marin pourrait être retardée.

Des experts expliquent que les pays souhaitant acheter des armements sophistiqués à la Chine, pourraient désormais y penser à 2 fois si cela implique la fourniture de composants fabriqués en Europe, compte-tenu de la possibilité de retards et de dépassements de cout.

Source : Wall Street Journal (Etats-Unis)