Des marins Australiens abandonnent le navire

  • Dernière mise à jour le 12 mars 2007.

Des techniciens de la Marine Australienne sont approchés dans les bars du Moyen-Orient et se voient proposer des salaires de 1000 $ par jour sans impôt pour travailler dans les riches émirats pétroliers.

Ceci intervient alors que la Marine Royale Australienne lutte pour recruter et retenir son personnel technique.

Et les officiers sont tentés par le secteur privé en Australie par des offres de doubler les salaires et les primes.

Mais ce sont les économies en développement rapidement des pétro-dollards comme les Emirats-Arabes-Unis qui déclenchent les sirènes d’alarme.

Des sources militaires haut placées rapportent que la crise de personnel est si sérieuse que la marine se dirige vers le désarmement de certains navires par manque de personnel.

Les sous-marins de la classe Collins font face à des pénuries graves, mais la flotte de surface n’est pas loin derrière.

L’an dernier, les sous-marins n’ont accompli que seulement 75% de leur capacité de mission, en partie à cause du manque de personnel sur un seul navaire, le HMAS Collins.

Des marins ont déclaré au Herald Sun qu’ils désiraient accepter les gros salaires proposés par le monde civil parce que leurs compétences ne sont pas utilisées dans la marine.

"Je suis un technicien mais je passe la majeure partie de mon temps à trimbaler des ordures," témoigne un marin.

Un contrat de 2 ans sans impôt pourrait rapporter 500.000 $ à un ingénieur électricien.

Cela prendrait 10 ans à cette même personne pour gagner cette somme dans la marine.

"J’ai été approché dans un bar et on m’a proposé 750 $ par jeu sans impôt sur place," rapporte un marin.

Les équipages ont été tellement réduits sur la plupart des navires que des marins sont obligés d’effectuer un grand nombre de "tâches secondaires" et de travailler jusqu’à 16 heures par jour pendant des semaines.

Malgré des plans de bonus généreux pour les techniciens, la marine ne peut concurrencer les salaires proposés dans des endroits comme Abu Dhabi aux Emirats-Arabes-Unis.

C’est là qu’il y a quelques semaines des membres d’équipage de la frégate HMAS Toowoomba ont été approchés dans des bars d’hôtel et se sont vu proposer des salaires faramineux sans impôt pour travailler de 9 heures à 17 heures, 5 jours par semaine.

"Nous rentrons à bord pour travailler 16 heures par jour à faire à peu près n’importe quoi sauf ce à quoi nous avons été formés," raconte un marin.

La défense offre des bonus allant de 10.000 à 30.000 $ pour certains grades et certaines compétences comme les ingénieurs et les pilotes.

L’armée offre 10.000 $ de bonus à la signature pour les 12 premiers mois et 35.000 $ de plus pour un contrat de 3 années supplémentaires.

La défense adapte les salaires de tous les grades pour refléter les compétences ou "valeur du travail" plutôt que l’ancienneté.

"Nous ne pouvons tout simplement pas concurrencer des salaires deux fois plus élevés que ce que nous offrons plus une voiture, plus autre chose et ainsi de suite," se lamente un officier supérieur.

"Nous pourrions proposer certaines choses comme des prêts immobiliers à faible taux d’intérêt et de meilleurs logements, mais le gouvernement ne s’engagera pas.

"Ils peuvent se permettre de dépenser 6 milliards de $ pour 24 chasseurs Super Hornets dont ils n’ont pas besoin, et ils ne veulent pas proposer des prêts à faible taux d’intérêt pour les militaires."

D’autres mesures incitatives à l’étude seraient un congé pour études universitaires, des vacances supplémentaires pour les soldats débordés et les familles et du temps à terre pour les marins.

L'analyse de la rédaction :

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Source : Herald Sun (Australie)