ARA San Juan : un témoin assure avoir entendu des coups frappés sur la coque

  • Dernière mise à jour le 30 avril 2018.

La déclaration a surpris la juge Marta Yañez le 16 avril dernier. Un sous-officier sonar de l’une des corvettes argentines qui participaient aux opérations de recherche du sous-marin San Juan a juré avoir entendu le 21 novembre 2017, 6 jours après la disparition du sous-marin, des « coups sur la coque », les avoir enregistrés et notés sur le journal du sonar. Cette détection « réunissait beaucoup de conditions pour provenir d’un sous-marin »

« Ce bruit de coup sur la coque se faisait avec un élément métallique fort. Il ne suivait pas un rythme régulier, qui nous aurait fait pensé à un moteur ou autre. Et aucun animal ne peut produire un bruit de ce genre, » a déclaré le témoin. Il a aussi affirmé que le Comando de Adiestramiento y Alistamiento (COAA) avait alors envoyé le destroyer Almirante Brown « pour confirmer le possible contact puisqu’il dispose d’un meilleur sonar et que nous devions quitter la zone. »

« Et le destroyer a détecté quelque chose, » a demandé la juge au militaire.

 A ce moment-là, ils écoutaient eux aussi le contact. Aux aussi l’ont qualifié de sous-marin possible et ils ont confirmé qu’il s’agissait de coups sur la coque. A la suite de cela, un autre moyen de recherche a été demandé au commandement. A ce moment-là, nous recherchions un sous-marin qui pouvait être posé sur le fond. Lors de ce contact, la profondeur était de 300 à 400 m. Nous nous trouvions sur cette zone depuis 48 heures et puis le COOA nous a envoyé, nous et le Brown, sur une autre zone de recherche. Je ne sais pas si une autre unité de recherche est ensuite arrivé sur cette zone. Et c’est ensuite que les moyens internationaux sont arrivés.

Le sous-officier, dont le témoignage devant la juge a duré 4 heures, a demandé que son identité soit gardée secrète par crainte des représailles de la marine.

Ce sous-officier spécialiste des sonars est expérimenté : selon son dossier, il a 17 ans de service. Officiellement, il est même “superviseur sonar”, même si, pendant les opérations de recherche, il occupait un poste d’“opérateur sonar”.

Le capitaine Enrique Balbi, porte-parole de la marine, n’a jamais comuniqué sur ce supposé contact avec les membres d’équipage du San Juan.

Il est confirmé que la corvette sur laquelle était embarqué le témoin a envoyé un message à propos de ce possible contact. Et que l’Almirante Brown a fait de même. Le contact a été déclassé et aucune recherche n’a été ensuite effectuée dans ce carreau parce que le Comando de Adiestramiento y Alistamiento, après avoir envoyé l’enregistrement de ces sons aux Etats-Unis, a écarté la possibilité qu’ils puissent provenir du sous-marin disparu.

« Quelle explication vous a été donnée », a voulu savoir la juge.

« Selon ce qu’on a expliqué à mon commandant, les bandes ont été analysées puis envoyées ensuite aux Etats-Unis. Cela ne m’a pas convaincu. Ils nous ont dit que nous avions entendu le bruit émis par des mini-drones américains qui étaient là pour recueillir des données météo. »

« Et auparavant, ou ensuite, vous avez de nouveau entendu ces mêmes bruits, » a demandé un avocat représentant les familles.

« Non. Jamais, » a répondu le témoin.

« Et vous avez des preuves de ce que vous avancez ? »

« Oui, j’ai le rapport de contact et il y a des archives audio des bruits entendus. Ces enregistrements sont confidentiels, ils doivent encore être à bord de la corvette. Il y a aussi le message qui indique l’heure du contact, la position, le niveau de confiance qui était élevée, et les caractéristiques particulières. »

Source : InfoBAE (Argentine)