Un rapport du commandant du San Juan détaille les problèmes techniques rencontrés

  • Dernière mise à jour le 1er février 2018.

Dans un rapport adresse le 15 aout 2017 au commandement de la force des sous-marins argentins, le capitaine de frégate Fernández, commandant du sous-marin San Juan, détaille les problèmes techniques rencontrés au cours de la navigation qui avait débuté le 1er juillet. Des problèmes techniques liés à un manque d’entretien.

Le rapport classé “confidentiel” détaille une série d’irrégularités :
 le sous-marin a appareillé avec un seul périscope opérationnel (le périscope d’attaque). A partir du 6è jour de navigation, un défaut dans son optique ne permettait plus de faire la mise au point. Le rapport précise que « cela ne permettait pas de faire des photographies avec l’appareil numérique intégré dans le périscope. » Il explique que, pour le remplacer, l’équipage prenait les photos, « au travers de l’oculaire, avec un téléphone portable ».
 Dès l’appareillage, le San Juan a connu des problèmes avec son système de communication.
 Au 6è jour de navigation, alors que le sous-marin utilisait le schnorchel, il y a eu une entrée d’eau au niveau du ventilateur de la batterie avant. L’explication était un « manque d’étanchéité de vanne E 19 ». Le porte-parole de la marine a reconnu que ce problème était toujours présent lors de la dernière mission du sous-marin.
 Le 11è jour, l’équipage constate la perte quotidienne de 50 l d’huile. L’origine de la fuite n’a pas pu être déterminée. Il informe le commandement des sous-marins que, « pour la trouver, il faudrait prolonger la patrouille de 2 jours ».

Lundi, les 2 membres d’équipage qui ont débarqué à Ushuaia ont reconnu devant la juge Yáñez les problèmes techniques, dont la fuite d’huile. C’est à dire que le problème n’avait pas été réparé en novembre.

Dans son rapport sur le matériel, le commandant du sous-marin indique que :
 « Le vérin de la barre de plongée avant tournait d’un quart de tour dans le sens anti-horaire en regardant vers l’avant. » Il explique que le défaut était « corrigé tous les 3 jours en la ramenant approximativement à sa position normale. »
 « A partir du 2è jour de navigation, un bruit permanent est détecté sur la ligne d’arbre, entre 65 et 85 tours par minute, qui s’est maintenu pendant le reste de la navigation. »

Devant la magistrate, les 2 marins ont décrit ces mêmes bruits lors de la navigation de novembre, après l’appareillage de Mar del Plata.

Un autre rapport, classé lui “Secret”, signé par le commandant Fernández et les commandants Correa et Fuentes, daté du 1er septembre, détaillait les problèmes du sous-marin avant son appareillage de Mar del Plata :
 « Le système d’embarquement des torpilles a des fuites hydrauliques sur le moteur de hissage et de rotation. »
 « Le sous-marin dispose de 80 combinaisons de sauvetage » mais « les équipements sont périmés ».
 Les « 2 sas de sauvetage ne sont pas certifiés », c’est à dire que leur parfait fonctionnement n’est pas garanti en cas d’évacuation d’urgence.
 Avant l’appareillage, « des éléments de batterie étaient déconnectés. »
 Les moteurs diesel avaient des fuites d’eau de réfrigération. Le rapport précise que ce défaut en attendant le changement de collecteurs, n’affectait pas l’utilisation du moteur.
 Sur ces mêmes moteurs, les instruments donnaient des indications erronées sur la production électrique.
 Le sous-marin était supposé avoir 100 chandelles pour la production d’oxygène de secours, il n’y en avait que 14.

Le rapport secret du commandant (en espagnol).

Source : InfoBAE (Argentine)