L’accord avec l’Australie sur la vente de sous-marins Scorpène conduit à une révolution dans les relations navales entre les 2 pays

  • Dernière mise à jour le 6 octobre 2017.

L’achat prévu par l’Australie de 12 sous-marins Scorpène a été une « nouvelle implusion » pour le développement d’une coopération plus approfondie entre les 2 marines dans les océans Pacifique et Indien, explique le chef d’état-major de la marine nationale.

L’amiral Christophe Prazuck indique que des bâtiments français plus grands viendront plus fréquemment en Australie pour des escales et des exercices communs. Il a annoncé qu’une frégate français participerait dans les prochaines semaines à un exercice de lutte anti-sous-marine avec un sous-marin australien au large des côtes d’Australie Occidentale.

Il y a près d’1,6 million de citoyens français qui vivent dans les territoires français de l’océan Pacifique, comme la Nouvelle-Calédonie. L’amiral Prazuck assure que Paris est engagé dans le maintien et la sécurisation des voies de communication maritimes.

« La région dans laquelle vous vivez voit le centre de gravité du monde se déplacer vers ces mers, » a-t-il déclaré dans les couloirs de la conférence sur la sécurité maritime Pacific 17.

« Il y a de nombreuses questions dans la région, en particulier liées à la liberté de navigation qui est contestée par endroit. C’est donc stratégiquement une partie du monde très importante. »

Naval Group (ex-DCNS) assure la conception de la future flotte de sous-marins australiens. Même s’il n’est pas impliqué dans ce contrat, l’amiral Prazuck souligne que l’Australie est devenu l’un des 4 principaux partenaires de la marine nationale, aux côtés des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne.

« La coopération à long-terme entre la France et l’Australie remonte à la 1ère Guerre Mondiale. Elle a reçu une nouvelle impulsion avec le contrat des sous-marins. Avec mon homologue australien, Tim Barrett, nous construisons et nous renforçons notre coopération de marine à marine, » a-t-il déclaré.

Dynamique

« Un officier de marine australien est désormais affecté à mon état-major à Paris. Il sera très important de fluidifier les relations entre nos marines, dans le domaine des opérations sous-marines, de la lutte anti-sous-marine, des opérations amphibies, de l’hydrographie et de l’océanographie, et de la lutte contre la pêche illégale. »

« Au cours des 2 dernières années, nous avons multiplié par 2 ou 3 le nombre d’escales de bâtiments français en Australie. Et la qualité des bâtiments qui viennent a aussi changé. Il s’agissait souvent de patrouilleurs venant de Nouvelle-Calédonie. Désormais, nous envoyons nos bâtiments les plus modernes en Australie pour des exercices. Il s’agit d’une coopération très dynamique. »

Il a précisé que les discussions n’avaient pas commencé pour savoir si, un jour, les 2 marines conduiraient des opérations communes. Mais le gouvernement français a clairement indiqué que la France, en tant que puissance maritime majeure, s’inquiétait des revendications territoriales en mer de Chine méridionale. La marine nationale patouille régulièrement dans la région.

« Nous zig-zagons en mer de Chine méridionale ... dans ce que nous pensons être la stricte application des règles internationales. Nous l’avons fait 6 fois cette année, » a-t-il souligné.

L’amiral Prazuck a indiqué qu’il avait appris à mieux connaître les capacités de la marine australienne depuis 2001, lorsqu’elle a rejoint la lutte contre le terrorisme, la piraterie et le trafic de drogues à l’ouest de l’océan Indien, des frégates australiennes accompagnant souvent le Charles de Gaulle. Une des leçons tirées par les Français est la technique australienne pour détruire en sécurité les narcotiques saisis en mer.

L’amiral a aussi annoncé que la France baserait bientôt son navire logistique antarctique dans le port de Hobart pendant la moitié de l’année.

Source : The Australian Financial Review (Australie)