Le missile anti-aérien SM-6 coule un navire

  • Dernière mise à jour le 13 mars 2016.

Le missile supersonique SM-6 Standard Missile, conçu pour abattre des avions et des missiles de croisière, a coulé lors d’un essai un navire cible. En janvier dernier, la frégate Reuben James a été coulée au large de Hawaï. L’US Navy a lancé un programme visant à reconstruire sa puissance de feu contre des navires ennemis. Modifier la cible d’une arme défensive en arme offensive est aussi plus économique que d’en concevoir une nouvelle.

Après la chute de l’Union Soviétique en 1991, l’US Navy s’est réorientée, laissant de côté les navires ennemis pour se concentrer sur les frappes sur des cibles terrestres. La défense aérienne des groupes de porte-avions et la défense anti-missile balistique de nations amies, sont aussi devenues des priorités toujours plus importantes. Par conséquent, les destroyers et les croiseurs ont rempli leurs tubes lance-missiles de missiles Tomahawk (contre terre) et Standard Missiles (anti-aériens), laissant de moins en moins de place aux armes anti-navires.

Dans le même temps, les armes anti-navires de l’US Navy sont presque toutes des évolutions du vénérable missile Harpoon, développé en 1970 et dépassé par les armes plus récentes, russes et chinoises.

Avec le retour de la marine russe et l’apparition de la marine chinoise, le manque d’armes anti-navires est devenu cruellement criant.

Le SM-6 est la dernière version de la famille “Standard Missile”. Le SM-2, un missile anti-aérien, peut aussi s’attaquer aux missiles de croisière à basse altitude. Le SM-3 a été spécifiquement conçu pour intercepter les missiles balistiques au-dessus de l’atmosphère. Et le SM-6 s’est révélé suffisamment adaptable pour abattre des missiles balistiques dans certaines parties de leur vol.

Le missile SM-6 n’est pas l’arme idéale pour la lutte anti-navire ou anti-missile balistique. Mais plus un missile est flexible dans les cibles qu’il peut atteindre, plus il est intéressant pour le commandant d’un navire.

L’US Navy souhaite aussi améliorer le missile de croisière Tomahawk pour lui permettre de frapper des navires en mouvement. Certes il est plus lent que le missile SM-6, et donc plus facile à abattre, mais sa portée est plus importante. Ils sont donc complémentaires.

Lors d’un autre essai effectué en janvier dernier, le John Paul Jones a abattu 5 cibles, à des distances record, grâce à des désignations d’objectif transmises par l’USS Gridley.

L’objectif ultime de l’US Navy est que l’ennemi doive s’inquiéter de tous les navires de la flotte américaine. Non seulement chaque navire peut les détruire, mais aussi, il suffit qu’un seul les détecte pour que toute la flotte puisse s’attaquer à lui.

Source : Breaking Defense (Etats-Unis)