Forte augmentation de la température à bord d’un sous-marin nucléaire britannique

  • Dernière mise à jour le 17 octobre 2014.

En mai 2011, un incident grave est survenu à bord d’un sous-marin nucléaire de la Royal Navy : la température à bord du sous-marin et dans le réacteur nucléaire a commencé à augmenter fortement. La chaleur était telle que certains membres de l’équipage ont subi un coup de chaleur, indique un rapport d’enquête de la Royal Navy.

En mai 2011, le sous-marin britannique HMS Turbulent était en opérations aux Moyen-Orient. Alors qu’il était accosté dans le port de Fujairah (Emirats-Arabes-Unis), la température à bord du sous-marin a commencé à augmenter.

Selon le rapport d’enquête, l’équipage pensait qu’il pouvait y avoir 2 causes possibles : soit la température de l’eau dans le port était plus élevée parce qu’il n’y avait pas de circulation d’eau, soit le sous-marin lui-même produisait de la chaleur et augmentait la température de l’eau environnante.

A ce stage, l’état-major, le commandant Ryan Ramsey et l’ingénieur mécanicien, devait prendre une décision.

Cependant, le rapport indique que « la faible chute de température de l’eau de mer, dont l’équipage pensait qu’elle serait suffisante, n’est jamais arrivée. » Et la température et l’humidité à bord du sous-marin a continué à augmenter très rapidement.

La situation devenait hors de contrôle. Avec une température atteignant les 60°, l’équipage devait prendre une décision.

Le sous-marin pouvait retourner au port ou rejoindre un endroit où il pourrait plonger pour atteindre des eaux plus fraiches.

Retourner au port, explique le rapport, aurait pris 5 heures, pendant lesquels il aurait pu y avoir des blessés graves ou pire. Le commandant a donc ordonné de prendre la mer et de plonger, ce qui ne nécessitait que 2 heures.

Comme les choses continuaient de se détériorer, le commandant a ordonné que tous les équipements non indispensables pour la sécurité soient arrêtés.

Tout au long du rapport, il est fait référence à la température du cœur du réacteur. Il ne fait pas de doute que, toutes les décisions prises l’ont été avec cette donnée à l’esprit. Une surchauffe du réacteur aurait eu des conséquences catastrophiques.

Selon le rapport, l’équipage a commencé à s’allonger, torse nu. L’infirmier leur donnait des sacs remplis de glace.

Le rapport explique aussi que la première personne souffrant d’un grave coup de chaleur était l’ingénieur mécanicien, qui a dû être remplacé par son adjoint.

Au total, 23 sous-mariniers ont subi un coup de chaleur, dont 8 dans un état grave.

Le commandant, ne parvenant pas à entrer en contact avec son contrôleur opérationnel, a pris la décision de plonger, considérant qu’il n’avait pas le temps d’attendre de l’aide.

Près de 7 heures après le début de l’incident, le sous-marin a finalement pu plonger dans de l’eau plus fraiche, par 200 m d’immersion. A partir de là, les malades ont commencé à se rétablir. Ceux dont l’état était le plus grave, étaient soignés par des douches froides.

Le rapport explique que l’expérience de l’infirmier dans le traitement des coups de chaleur a fait la différence.

Selon la Royal Navy, le problème avait probablement été provoqué par la prolifération de berniques, ce qui a bouché les tuyaux d’eau de refroidissement.

Source : Evening Mail (Grande-Bretagne)