Mercredi 23 juillet, le commandant adjoint du (…)
Après trois jours de compétition et seize régates (…)
La cérémonie s’est déroulée à l’école de plongée, à St-Mandrier. Photo : L.Bouillon / Marine Nationale
Un enseigne de vaisseau reçoit l’insigne de nageur de combat. Photo : L.Bouillon / Marine Nationale
Les 2 premiers nageurs, Bob Maloubier et Claude Riffaud, sont les parrains du 1000è nageur, un capitaine de l’armée de terre. Photo : L.Bouillon / Marine Nationale
Mercredi 23 juillet 2014. Une date historique pour les nageurs de combat : à l’occasion du 90è cours, le 1000è plongeur a reçu son insigne, parrainé par les 2 premiers nageurs, Bob Maloubier et Claude Riffaud (tous 2 portent l’insigne n°1).
Officiellement, la formation des 8 nageurs de combat qui ont reçu leur insigne le 23 juillet a commencé en décembre 2013. Au début du cours, ils étaient 14.
En réalité, ce n’était que l’aboutissement d’un processus qui a commencé au moment de leur entrée dans la marine, une progression qui, de simple civil, les a progressivement transformé en fusilier-marin, puis en commando-marine et enfin, depuis mercredi, en nageur de combat. Les militaires de l’armée de terre suivent une formation similaire avant d’être sélectionnés pour ce cours.
Cette progression est nécessaire pour vérifier que les futurs nageurs ont bien les qualités qu’on attendra d’eux : endurance, pugnacité, dépassement de soi, moral d’acier, une motivation à toute épreuve.
Bob Maloubier est l’un des 2 fondateurs du cours de nageur de Combat, avec Claude Riffaud. Il explique que, depuis le premier cours, les qualités attendues du nageur, les techniques qui lui sont enseignées, ont peu évoluées.
En revanche, les instructeurs constatent que, chaque année, les candidats sont mieux préparés. Ils préparent mieux en amont leur mental et leur physique. Cependant, le taux d’échec reste en moyenne toujours le même : environ 50%. La marine refuse de modifier les critères que ce soit à l’entrée ou pendant le cours. C’est la raison pour laquelle, en 2006, aucun élève n’était sorti du cours.
Le vice-amiral d’escadre Gillier est aujourd’hui le plus ancien nageur de combat toujours en service. Selon lui, « le nageur d’aujourd’hui est le même qu’hier. Il doit toujours autant avoir la maîtrise de soi, maîtriser la force pour éviter de tomber dans la violence. »
Au cours des dernières années, la société a changé. Les évolutions se ressentent dans la personnalité des candidats. On est passé « des paysans-trappeurs aux citadins-rappeurs, » illustre en quelques mots imagés l’amiral Gillier. Mais il reste une constante, qui n’a pas évolué depuis 1952 : la motivation. « Celui qui ne meurt pas d’envie de devenir nageur de combat, ne devient pas nageur, » souligne le contre-amiral Coupry, commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos.
La sélection est drastique : sur 1.000 jeunes qui se présentent à l’école des fusiliers-marins à Lorient, seuls 400 deviennent fusiliers, 40 deviennent commando-marine et 4 à 6 nageurs de combat.
C’est d’ailleurs un des éléments qui motivent les candidats : la sélectivité de la formation. S’ils y parviennent, ils feront parti des meilleurs dans leur domaine. Une autre motivation découle de l’affectation au commando Hubert, là où tous les nageurs de combat de la marine nationale sont affectés : c’est au commando Hubert qu’échoie les missions les plus difficiles, c’est lui qui dispose des meilleurs équipements.
Si les qualités qu’on attend d’eux n’ont pas changé, les nageurs ont évolué. Dans leur formation, les instructeurs intègrent le retour d’expérience des missions passées. Les nageurs d’aujourd’hui sont parfaitement à l’aise avec les outils technologiques les plus modernes.
Les 8 hommes qui ont rejoint les rangs très fermés de la confrérie des nageurs de combat (ils ne sont que 100 à 200 en activité au sein de la marine), sont la parfaite illustration que, avec de la volonté, on peut réussir une formation aussi difficile.
Pour le capitaine de frégate Morio, commandant l’Ecole de plongée, les nageurs sortent du cours et peuvent immédiatement partir en mission. Il leur reste toutefois une qualité importante à acquérir : l’humilité.