Charles-de-Gaulle : Hélices àbord !

  • Dernière mise à jour le 11 janvier 2005.

A bord du Charles-de-Gaulle, il y a deux choses dont on ne parle pas : les lapins et les hélices. Les premiers par superstition, les secondes parce qu’elles fâchent. Mais ce sera bientôt fini : une paire d’hélices neuves, venue des Etats-Unis, l’attend àToulon.

Après la casse d’une pale en mer, en novembre 2000, la Direction de la construction navale commande aussitôt une paire d’hélices aux Fonderies Atlantic Industrie (FAI) et un second jeu à l’américain Bird-Johnson, filiale de Rolls-Royce. En attendant, on chausse le porte-avions nucléaire avec celles de son prédécesseur, le Clemenceau.

Une première hélice, livrée en avril 2002 par les Français, est recalée pour « défauts métallurgiques ». En février 2003, les ingénieurs de Pascagoula (Mississippi) fournissent une paire, laissant espérer une pose lors de l’entretien du bâtiment, à l’automne suivant. Mais les radiographies décèlent de petites imperfections sur l’une d’elles, et la Délégation générale pour l’armement réclame une expertise plus poussée. Les résultats viennent de tomber : l’hélice tourne rond !

Entre-temps, une autre hélice a été livrée par FAI, à l’état brut, à la DCN, qui y apporte actuellement les finitions : « Les premières radiographies sont parfaites », assure-t-on. Une seconde suivra ces jours-ci. Sauf complications, la paire sera remise au client final, la DGA, à la fin de 2005.

Neuf ans après la première commande, c’est... assez tôt : ces hélices ne seront indispensables qu’à partir de l’arrivée, prévue en 2008, des Rafale de nouvelle génération, dont l’appontage requiert un porte-avions voguant à 27 nœuds, quand les hélices du « Clem’ » ne permettent d’atteindre que 25 nœuds. Française ou américaine, la paire sera montée lors de la grande Iper (indisponibilité périodique pour entretien et réparations) du Charles-de-Gaulle, à partir de juillet 2006. Et le vrai test aura lieu en 2007-2008, lorsque le bâtiment, après cette phase d’entretien de quinze mois, reprendra la mer.

Source : L’express