Vous l’avez peut-être remarqué, les grades utilisés dans (…)
Ceux qui, comme nous, parcourent régulièrement le blog (…)
Il y a quelques années, le président Georges W. Bush avait signé avec Taïwan un accord de vente d’armes de 18,2 milliards d’armes américaines : six systèmes de missiles antimissiles Patriot PAC-3, huit sous-marins classiques et une flotte d’avions de lutte anti-sous-marine P-3C Orion. La réalisation de ce contrat, discuté depuis trois ans, est l’un des rares points d’accord entre l’Administration Bush et l’actuelle présidence taïwanaise. Chen Shui-bian le considère sans doute comme une assurance-vie indispensable s’il prend le risque d’avancer vers l’indépendance.
Les adversaires de l’indépendance dénoncent au contraire un gaspillage d’argent public. De plus, les huit sous-marins promis risquent de ne pas peser bien lourd. La technologie proposée par la Maison-Blanche est à ce point dépassée que le Pentagone n’a pas encore trouvé de chantiers pour les faire construire...
Il avait un temps espéré pouvoir les faire construire aux chantiers HDW, en Allemagne. Un fonds de pension américain avait même flairé la bonne affaire et racheté les chantiers en espérant faire un bon bénéfice. Mais le gouvernement allemand a mis son véto.
En filigrane, le débat pose la question de l’aptitude de Taïwan à conserver les moyens de sa souveraineté et l’avantage de la technologie dans un conflit ouvert avec le continent. Dotée de chasseurs américains F-16 et de Mirage 2000 français, l’île garde sans doute une défense aérienne supérieure face aux Sukhoï-30 russes et aux J-10s israéliens alignés par Pékin.
En revanche, la balance d’une guerre dans le détroit semble avoir déjà basculé grâce aux 600 missiles sol-sol déployés sur la rive chinoise. Plus inquiétante pour le protecteur américain est la montée en puissance de la flotte des submersibles : avant la fin de la décennie, Pékin compte ajouter une vingtaine de sous-marins nucléaires et classiques aux 70 dont elle dispose déjà.
Erreur de navigation ou intrusion délibérée, le sous-marin nucléaire chinois surpris le mois dernier dans les eaux japonaises entre Okinawa et Taïwan a en tout cas livré un message clair : en cas de crise militaire autour de Taïwan, ni le protecteur américain, ni l’allié japonais ne pourraient plus compter sur la sûreté de leurs lignes de communication.