L’Inde pourrait décider ce mardi d’acheter de nouveaux sous-marins

  • Dernière mise à jour le 8 juin 2010.

Le ministère indien de la défense n’est pas connu pour la rapidité de sa prise de décision, ni pour sa capacité à formuler des plans stratégiques à long-terme. Mais il y a un bon espoir que le programme de construction d’un second type de sous-marins, retardé depuis longtemps, puisse finalement prendre forme ce mardi.

Des sources indiquent que le conseil des acquisitions de défense, présidé par le ministre de la défense A K Antony, va se réunir ce mardi pour évoquer le projet 75I — la construction de 6 nouveaux sous-marins — au milieu d’inquiétudes que tout nouveau retard dans sa concrétisation ne laisse l’Inde avec des trous dans ses capacités sous-marines dans les années qui viennent.

La marine indienne est déjà durement touchée par le retard de presque 3 ans que connait le projet 75 — la construction de sous-marins Scorpène aux chantiers Mazagon Docks. Les 6 sous-marins devaient sortir à partir de 2012 au rythme d’un par an.

L’Inde ne pourra conserver à l’horizon 2015 que 6 de ses 16 sous-marins classiques actuels — 10 Kilo de construction russe, 4 de construction allemande, et 2 Foxtrot, virtuellement obsolètes.

Alors que la Chine et le Pakistan augmentent rapidement leurs flottes sous-marins, l’incapacité du ministère indien de la défense à identifier jusqu’à présent un chantier naval indien, public ou privé, pour construire la 2è série de sous-marins, ne fait qu’accentuer le problème.

L’appel d’offres aux constructeurs de sous-marins comme Rosoboronexport (Russie), DCNS/Armaris (France), HDW (Allemagne) et Navantia (Espagne) ne pourra être lancé qu’après que le chantier ait été sélectionné. Avec le chantier Mazagon Docks "déjà surchargé’’, la marine indienne souhaite qu’un autre chantier soit rapidement retenu pour s’associer avec un constructeur étranger afin que le projet P-75I puisse être lancé.

La marine indienne veut que les 6 nouveaux sous-marins soient équipés d’un système de propulsion anaérobie (AIP) pour renforcer leurs capacités opérationnelles, en plus d’être discrets et de disposer de capacités d’attaque contre la terre et d’incorporer des technologies futuristes.

Les sous-marins classiques doivent faire surface ou utiliser leur schnorchel tous les quelques jours afin d’accéder à l’oxygène pour recharger leurs batteries. S’ils sont équipés d’une propulsion AIP, ils peuvent rester en plongée beaucoup plus longtemps, réduisant l’écart avec les sous-marins nucléaires qui peuvent naviguer silencieusement en plongée pendant des durées virtuellement illimitées.

Le Pakistan dispose déjà de son premier sous-marin AIP, le Hamza équipé d’un module MESMA de DCNS, le 3è sous-marin Agosta-90B qu’il a construit depuis 1999. Il cherche maintenant à acheter 3 U-214 de construction allemande, eux aussi équipés d’un système AIP. La Chine dispose de 62 sous-marins, dont 10 à propulsion nucléaire.

Bien que l’Inde ne dispose pas actuellement de sous-marins nucléaires et de missiles nucléaires lancés depuis des sous-marins, son objectif à long-terme est d’avoir 3 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et 6 sous-marins nucléaires d’attaque.

Elle espère parvenir à cet objectif lorsqu’elle recevra en octobre prochain un SNA type Akula-II, loué pour 10 ans à la Russie, le Nerpa, le premier sous-marin nucléaire de construction locale, l’INS Arihant, au début 2012.

Source : Times of India (Inde)