Les sous-mariniers américains doivent réapprendre les bases de leur métier

  • Dernière mise à jour le 15 décembre 2009.

La collision entre le sous-marin américain USS Hartford et le navire amphibie USS New Orleans, en mars dernier dans le détroit d’Ormuz, a constitué un revers pour la marine américaine. Elle a rappelé à la flotte qu’elle doit réapprendre les bases du métier, a déclaré le vice-amiral Jay Donnelly, commandant de la force sous-marine américaine.

C’est l’une des conclusions d’une série de revues provoquées par l’incident, et la Navy met en pratique de nombreuses leçons qu’elle en a tirées.

“Nous devons combattre en permanence les comportements laxistes et améliorer nos compétences en gestion des contacts,” a déclaré l’amiral Donnelly devant une association d’anciens sous-mariniers.

L’équipage de l’USS Hartford terminait une mission de 5 mois en océan Indien et dans le golfe Persique, pour participer à des opérations de sécurité maritimes lorsque le kiosque du sous-marin a heurté l’USS New Orleans alors qu’il naviguait à l’immersion périscopique.

L’équipage du Hartford pistait le bâtiment depuis 50 minutes au moment de l’accident, a expliqué Donnelly. “Aucun des veilleurs n’a identifié correctement les données sonar qui lui était présentées,” a-t-il précisé. L’équipage essayait de faire correspondre les contacts du sonar et les signaux du système automatique d’identification qu’il recevait d’un bâtiment au-delà de l’horizon dans le même azimut, a-t-il expliqué.

Au moment où la Navy installe de plus en plus de fonctions dans les périscopes de ses sous-marins, l’ampleur de la formation nécessaire pour exploiter le système est mise en cause.

“Ce n’est plus une fonction triviale que d’être opérateur périscope,” déclare le contre-amiral Doug McAneny, commandant des sous-marins de la flotte Pacifique. “C’est probablement le senseur le plus compliqué,” avec des technologies comprenant des systèmes d’identification automatique des navires, des radar et des systèmes d’intensification des images.

Certains des défis liés à la formation dans la Navy, concernent des technologies qui arrivent aujourd’hui à bord des navires et des sous-marins, reconnait le contre-amiral Arnie Lotring, responsable de la formation à l’US Navy. Les centrals opérations des navires sont des environnements de plus en plus riches en informations, dans lesquels les marins doivent se glisser, indique-t-il. “Comment pouvons-nous empêcher que, grâce à la formation, nos marins les plus jeunes et les plus inexpérimentés ne deviennent engourdis face à des contacts dans le même azimut ?” se demande-t-il.

Pour aider à corriger le problème, plusieurs mesures ont été prises pour améliorer l’entraînement tactique des sous-mariniers. Un prototype de simulateur passerelle reproduit le sommet du kiosque d’un sous-marin dans une sphère. Des projecteurs reproduisent des scènes réalistes de ce que verrait l’équipe de veille au sommet du kiosque. L’entraîneur peut être relié au simulateur sonar de façon à ce que les équipes de veille et du central opérations puissent s’entraîner ensemble. “C’est un très grand pas en avant,” a indiqué Lotring.

Source : National Defense Magazine (Etats-Unis)