L’origine des Musiques des équipages de la flotte (…)
Depuis de nombreuses années, la Marine nationale est (…)
Un incendie à bord d’un avion ou d’un navire ou, plus généralement, dans n’importe quel espace confiné peut être extrêmement dangereux, voire même mortel. Imaginez alors le chaos qui peut se produire lorsque’une boule de feu, de la fumée épaisse, étouffante, remplissent l’espace confiné d’un sous-marin.
Cela s’est produit à bord du HMCS Chicoutimi, il y a un peu plus d’un an. 56 des 57 membres d’équipage ont survécu pour raconter l’histoire de cet épisode terrifiant.
Il y a quelques semaines, j’ai eu le privilège de pouvoir visiter le sous-marin, maintenant échoué dans une cale séche pour des réparations à Halifax. J’ai pu m’entretenir avec beaucoup des membres d’équipage, dont le commandant. J’ai bientôt pû me rendre compte combien ils ont été proches de vivre une catastrophe majeure.
Le reportage de cette semaine vous fera vivre l’événement du début à la fin. Il montre clairement que les actions d’un équipage extraordinaire ont permis d’épargner des vies humaines. Alors qu’ils sont anéantis que l’un d’entre eux ait perdu la vie lors de l’incendie, nous voyons aussi que cela aurait pu être pire ... bien pire.
Alors qu’il y avait eu de nombreux problèmes avec les sous-marins durant leur précédente carrière, le gouvernement canadien les avait acheté à la Royal Navy. Les hommes du Chicoutimi étaient convaincu que leur navire avait été rééquipé et amélioré au point qu’il allait être le meilleur des anciens sous-marins britanniques de la classe Upholder achetés par le Canada. Certains avaient participé à la remise en état et étaient fiers de leur travail. Ils étaient, pour la plupart, confiants qu’il n’y aurait aucun incident ou problème qui pourrait perturber un voyage triomphal entre le Royaume-Uni et Halifax.
Hélas, les problèmes ont commencé tôt au cours du voyage. Cela pouvait paraître quelque chose de mineur... juste un verrou défectueux sur un panneau du kiosque du sous-marin. Alors la malchance a frappé. Il y a eu un court-circuit ; une grosse vague a fait entrer de l’eau dans le sous-marin par le panneau ouvert au sommet du kiosque. Puis un second incendie qui a rempli le sous-marin de fumées. L’équipage s’est alors dépêché de mettre les masques à air respirable.
Le capitaine et l’équipage étaient alors aux prises avec la crise, devant lutter contre un incendie qui se propageait tout en essayant de sauver leur propre vie. Le sous-marin s’est bientôt mis à dériver, sans que l’équipage puisse rien y faire, sans électricité et avec peu d’air restant dans le système respiratoire.
Bien que personne ne voulait beaucoup y penser, la possibilité est apparue que le sous-marin pourrait perdre sa flottabilité et couler par le fond. Imaginez essayer de sauver plus de 50 personnes coincées au fond de l’océan et les problèmes énormes que cela pourrait entraîner. On n’en est pas arrivé à ce point et, comme le montre le reportage, grâce à un mélange de compétence, d’adaptabilité et de courage à l’état brut, l’équipage a réussi.
Alors qu’on me conduisait dans le poste central carbonisé et dans les postes d’équipage du Chicoutimi, les traces d’un incendie important étaient tout autour de moi. M’approchant à travers des coursives exigües et regardant dans les couchettes les plus proches, regardant avec les yeux des survivants et écoutant leurs récits, je me suis étonné qu’ils aient pû survivre.
C’est l’histoire d’un drame humain en haute mer.
Par Lloyd Robertson, journaliste et rédacteur en chef de CTV.
Source : CTV (Canada)