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Comme tous les navires, les bâtiments de la marine (…)
Le sous-marin lors de son remorquage jusqu’à la base de Faslane, en Écosse, après l’accident.
De nouvelles informations troublantes viennent éclaircir les circonstances de la tragédie du NCSM Chicoutimi. Le réseau anglais de Radio-Canada a appris que deux défaillances techniques ont contribué à l’incendie qui a fait un mort et huit blessés à bord du sous-marin, au début du mois d’octobre.
Le sinistre trouverait d’abord son origine dans le mauvais fonctionnement d’une soupape d’aération dans le système d’écoutilles du kiosque du bâtiment. Ainsi, moins d’un jour après son départ de l’Écosse, le 4 octobre, le Chicoutimi naviguait avec deux écoutilles ouvertes.
Le 5 octobre, des sous-mariniers s’affairaient à réparer cette défaillance du système de pression de l’air lorsqu’une vague a frappé le vaisseau. Résultat : de l’eau salée s’est introduite et est entrée en contact avec du câblage, ce qui a provoqué un court-circuit et causé l’incendie majeur dans le système d’alimentation en électricité.
Selon CBC, le problème de la soupape aurait été accentué par un vieil isolant fissuré sur un panneau électrique qui n’a pu résister à l’infiltration d’eau. Dans les années 90, la Marine britannique avait d’ailleurs changé les normes pour le câblage des sous-marins.
Mais comme le Chicoutimi avait été construit avant les nouvelles normes, le câblage devait être refait. L’isolant a été remplacé sur les trois autres sous-marins de la même classe acquis de la Grande-Bretagne par le Canada, mais pas sur le Chicoutimi. Et les Britanniques n’auraient pas mentionné ce problème lors de la vente des quatre sous-marins au Canada.
Vers la fin octobre, des informations préliminaires sur la tragédie tendaient déjà vers un problème d’isolation des câbles. La marine canadienne avait alors entrepris de remplacer l’isolant des câbles électriques dans deux des quatre sous-marins.
Pourtant, la Marine canadienne a toujours assuré que le Chicoutimi avait été minutieusement inspecté. Le 5 octobre 2004, le commandant Tyron Pile affirmait que le submersible était passé par un « processus exhaustif » de réparations et de maintenance.
Même le ministre de la Défense, Bill Graham, s’en était mêlé, affirmant que l’état-major de la Marine n’aurait jamais permis à ce sous-marin d’aller en mer sans une inspection rigoureuse.
Pour le moment, ni la Marine ni la compagnie qui a construit les sous-marins au Royaume-Uni ne veulent commenter cette information. La Commission d’enquête de la marine poursuit ses audiences à huis clos, et un rapport préliminaire est attendu d’ici le 30 novembre.
Le 5 octobre, un incendie majeur d’origine électrique s’est déclaré à bord du NCSM Chicoutimi alors qu’il était au large de l’Irlande. Huit sous-mariniers ont été blessés, tandis que le lieutenant Chris Saunders, 32 ans, est mort durant son transport vers un hôpital irlandais.
Le sous-marin a été toué jusqu’à la base navale de Faslane, en Écosse, cinq jours après la tragédie. Il doit être ramené au port d’Halifax au cours des prochaines semaines afin d’être réparé.
Depuis la tragédie, les quatre sous-marins achetés d’occasion à la Grande-Bretagne sont maintenus à quai jusqu’à nouvel ordre.
Un comité des Communes enquête actuellement sur le contrat de location-achat de 810 millions de dollars des quatre sous-marins de classe Upholder à la Grande-Bretagne.
Vidéo : Les explications de Denis Martin-Chabot
Source : Radio Canada