La Marine Indienne plus puissante grâce aux sous-marins Scorpène

  • Dernière mise à jour le 26 septembre 2005.

L’accord sur les sous-marins Scorpene que l’Inde a signe au début du mois lors de la visite àParis du Premier Ministre Manmohan Singh, est l’un des plus importants contrats d’armement que ce pays ait connu.

L’Inde paye plus de 3.2 milliards de $ pour 6 sous-marins Scorpène dernier-cri de conception française.

Et maintenant, un an après qu’elle ait signé le contrat, la Marine Indienne pourra espérer recevoir son premier Scorpène, et un autre chaque année sur les 6 années suivantes.

 Une aventure risquée

Mais il y a un point important dans l’accord. Les sous-marins Indiens ne seront pas construits au chantier de Cherbourg en France. Ils seront construits aux chantiers publics Mazagaon docks à Mumbai (Inde).

C’est une aventure risquée, puisque cela fait 11 ans que l’Inde n’a pas construit de sous-marin. Et il y a des inquiétudes que les techniciens, les mécaniciens et les soudeurs aient perdu leurs compétences techniques en l’absence de commandes du gouvernement.

C’est un risque dont le consortium français Armaris est parfaitement conscient.

Non seulement ils doivent s’appuyer entièrement sur les compétences des techniciens indiens, mais ils doivent aussi garantir que la qualité des sous-marins construits en Inde sera identique à celle des sous-marins construits en France.

Et si tout cela fonctionne, alors la Marine Indienne aura l’une des flottes sous-marins les plus puissantes au monde.

 Les dernières technologies

Les Scorpène intègrent les toutes dernières technologies navales. Au coeur du sous-marin se trouve le système de combat intégré SUBTICS, un système de gestion central informatisé, qui supervise tous les senseurs du sous-marins et son armement.

Avec un système informatisé comme le SUBTICS, le nombre d’officiers et de marins embarqué sur chaque sous-marin diminue de façon drastique. Chaque Scorpène aura un équipage de seulement 31 personnes.

Le SUBTICS est en fait un système très similaire à celui installé sur les Agosta 90 B, un autre type de sous-marin conçu par Armaris et en service au Pakistan.

Le Pakistan, qui utilise des sous-marins français depuis des dizaines d’années, a choisi le type Agosta comme le premier qu’il construirait sur place.

Mais toute discution sur les ressemblances entre les 2 sous-marins est rapidement éludée.

 Maintenir le silence

Malgré cette avancée dans l’accord des Scorpène après des négociations durant plusieurs années, la Marine Indienne est restée silencieuse et refuse de faire des commentaires sur l’accord avec la France.

"Les Marines ne parlent pas de leurs sous-marins", est la réponse standard depuis des années. Mais le fait demeure que la Marine Indienne a investi énormément dans la technologie sous-marine pour préparer son avenir.

Les sous-marins sont, en fait, l’arme furtive par excellence.

Malgré des avancées dans la technologie radar durant des dizaines d’années, la détection, la poursuite et la destruction des sous-marins reste extrèmement difficile, en particulier dans l’Océan Indien où la salinité des eaux et la présence de zones où la température de l’eau varie rapidement, rendent la détection des sous-marins extrèmement difficile.

Les sous-marins comme le Scorpène rende ce jeu de détection et contre-détection encore plus dur.

Conçu pour être extrèmement silencieux, le Scorpène peut rôder sous les eaux pendant des jours, passer les mers au crible grâce à leur sonar passif à longue portée, qui détecte la présence d’autres sous-marins ou de navires de guerre dans le voisinage.

 Une formidable platforme

Cependant, le cheval de trait de la flotte reste le sous-marin de classe Kilo, construit en Russie. Plusieurs générations en retard par rapport au Scorpène pour son sonar et ses capacités de détection, le Kilo a cependant été récemment amélioré.

Il peut maintenant lancer des missiles anti-navires de croisière à longue portée, faisant de lui une formidable plateforme.

Ce sont ces sous-marins qui attirent beaucoup d’intérêt. Certaines sources indiquent qu’un accord pour l’acquisition de 2 sous-marins nucléaires Akula construits en Russie est presque signé.

Avec une énergie presqu’illimitée, les sous-marins nucléaires comme l’Akula, peuvent rester en mer presqu’indéfiniment, transformant la Marine Indienne d’une puissance régionale en joueur mondial.

Et ensuite, il y a le projet ATV [1], un sous-marin nucléaire conçu localement, dont la construction reste un secret bien gardé.

On ignore quand le premier ATV sera lancé, mais certaines sources indiquent que le prototype, construit avec une aide importante de la Russie, est presque prêt.

A la suite de la chute de l’Union Soviétique, la Marine Indienne a fait face à des périodes très difficiles, quand même les pièces détachées de base n’étaient plus disponibles pour les navires les plus importants.

Mais les choses ont clairement changé. Durant ces quelques dernières années, la flotte a reçu beaucoup de nouvelles technologies et de nouveaux navires.

Et maintenant, cet accord sur 6 sous-marins Scorpène donne à la branche sous-marine de la Marine Indienne les dents dont elle avait besoin.

Notes :

[1Advanced Technology Vessel

Source : NDTV.com (Inde)