Avec une grande fierté, son épouse, ses trois enfants, (…)
Mardi 18 novembre 2008 vers 10h00, les marins pompiers (…)
Le littoral combat ship est un bâtiment de 3.000 tonnes qui peut atteindre la vitesse de 40 nœuds. Sa particularité est de pousser au paroxysme la notion de modularité : s’il ne possède presque aucune capacité interne de combat, il peut accueillir des modules spécialisés.
Mais sa plus grande spécificité peut-être, c’est qu’il ne possède qu’un équipage de 75 marins (40 pour l’équipage de base, 15 pour le module de mission et 20 pour le détachement aérien). A titre de comparaison, les frégates lance-missiles de la classe Oliver Hazard Perry, qui ne déplacent que 1.000 t de plus que le LCS, ont un équipage de 176 marins.
Cette réduction drastique du nombre de marins à bord a conduit à revoir entièrement la façon dont ces navires sont mis en œuvre.
Tout à bord du LCS est une nouveauté pour l’US Navy, depuis l’usine électrique combinant diesel et gaz jusqu’aux superstructures fines en aluminium. Et tout dans la façon ses marins “hybrides” travaillent, vivent et gèrent leur carrière est loin, très loin des procédures standard en vigueur dans la force de surface.
Les marins les plus jeunes sont 2 second-maîtres ; tout le monde à bord a au moins effectué un embarquement ; tout le monde a au moins une qualification spécialisée ; et chaque marin a des fonctions qu’ils ne pourraient envisager sur une frégate, un destroyer ou un croiseur.
Tout le monde est qualifié pour la lutte contre les incendies et les voies d’eau, et au tir avec au moins 3 armes, même si certains marins sont qualifiés sur 5. Pour l’équipage, l’insigne de la flotte de surface est considéré comme les sous-mariniers considèrent leur insigne — soit vous arrivez à bord avec, soit vous l’obtenez rapidement, ou vous êtes débarqué.
Des spécialistes des opérations effectuent le quart à la coupé avec des M16. Des mécaniciens participent à l’amarrage lorsque le navire accoste. Des électriciens effectuent la veille sur le pont.
“Certains ont besoin de lunettes de soleil les premières fois, parce que sur les autres navires, on ne les voit pas là haut,” explique le commandant en second du premier LCS, le Freedom, le Cmdr. Kris Doyle.
Tout le monde participe au poste de propreté, y compris le commandant, le commandant en second, les officiers et les officiers-mariniers supérieurs.
Mais les différences sont plus profondes. Ici, chacun voit les autres marins embarqués au moins une fois par jour. C’est un changement important par rapport aux petites villes de marins et de Marines que sont par exemple les porte-avions ou les navires d’assaut amphibies.
Même la navigation de routine est différente à bord du premier LCS. L’équipe de quart n’utilise pas les ordres habituels, comme “la barre à droite toute”. Parce que le Freedom n’a pas de gouvernail. Un barreur, généralement un matelot, ne répond par “la barre est toute à droite” et tourne la barre. Le Freedom n’a pas de barre. Au lieu de ça, l’officier de quart gouverne le bâtiment en manœuvrant directement des joysticks.
Le Freedom a aussi un système de pilotage automatique sophistiqué qui peut suivre la route prévue sans intervention humaine. Il y a tout de même du personnel de quart en passerelle, mais à peine. La salle des machines est conçue pour ne pas avoir besoin de personnel de quart. Si tout se passe normalement, la feuille de quart standard comprendra seulement 9 marins. Sur un destroyer de la classe Arleigh Burke, il y a de 30 à 40 marins de quart à chaque instant.
Circuler dans les coursives du Freedom révèle aussi son nombre de nouveautés pour un navire américain. Le navire n’a pas de bureau de poste, de distributeur de boisson ou de magasin, et il n’y a pas de distributeurs automatiques d’argent. Il y a seulement 1 ou 2 téléphones auto-générateurs, activés par le son. Les ponts sont peints, et non recouverts de linoléum, pour économiser du poids. Il y a une salle de sport, qui sert aussi de salon de coiffure. Chaque marin dort dans des bannettes à 8 maximum par chambre.
Après avoir appareillé de Milwaukee, sur le lac Michigan où il a été construit et remis à la Navy il y a quelques jours, le bâtiment a poussé une pointe de vitesse à 42 nœuds, terrorisant quelques poissons. Son sillage s’élevait à près de 8 m de haut derrière lui. A grande vitesse, la coque se lève de 60 cm. Mais il est très stable. Le commandant Gabrielson s’est versé une tasse de café et l’a posée sur la table à carte. Malgré la vitesse, le café ne s’est pas renversé.
L’équipage doit encore s’habituer à certaines particularités du Freedom. Lorsqu’il a utilisé la méthode habituelle d’utilisation des réservoirs de carburant, ceux de l’arrière d’abord puis ceux de l’avant, l’avant s’est enfoncée trop bas et a embarqué de l’eau par les écubiers. Il a fallu ralentir pour que des marins puissent évacuer l’eau des locaux inondés.
Source : Navy Times (Etats-Unis)