Un cercle de réflexion australien pense que les sous-marins sont sûrs malgré tout

  • Dernière mise à jour le 26 juillet 2005.

Un cercle de réflexion militaire australien indépendant a défendu le 23 juillet la décision de la marine australienne de ne pas révéler tous les détails sur la voie d’eau qui aurait pû tourner àla tragédie.

Le HMAS Dechaineux s’est trouvé à seulement 20 secondes de couler au fond de l’Océan Indien avec ses 55 membres d’équipage, au large des côtes d’Australie Occiendtale en février 2003, a rapporté le Weekend Australian le 23 juillet, citant des membres d’équipage.

L’accident a conduit la marine australienne a réduire l’immersion à laquelle plonge sa flotte de 6 sous-marins de la classe Collins, indique l’article, sans nommer sa source.

Le journal indique que, quatre jours après l’accident, la marine avait indiqué qu’il y avait eu un incident en mer durant lequel le Dechaineux avait embarqué “quelques tonnes” d’eau mais n’avait pas indiqué que le désastre avait été si proche.

Toutefois, Neil James, le dirigeant de l’Australian Defense Association, un cercle de réflexion indépendant sur les questions de défense et de sécurité, a déclaré qu’il n’y avait eu aucune censure.

“Il y a des informations que la Marine doit garder secrètes parce que ce sont des questions de sécurité opérationnelle qui sont au coeur de la sécurité nationale du pays”, a-t-il déclaré sur la radio ABC.

“Et l’une de ces questions concerne la capacité opérationnelle des sous-marins Collins. La dernière chose que nous voulons est que des adversaires potentiels apprennent des détails sur leur capacité opérationnelle.”

Selon l’article, le sous-marin a subi une voie d’eau lorsqu’un tuyau d’eau de mer s’est brisé alors que le sous-marin se trouvait à son immersion maximale.

L’immersion maximale [1], ainsi que l’immersion à laquelle sont maintement limités les sous-marins, sont des informations classifiées.

”Il y a eu un bruit très fort et quelque chose de dur a frolé ma tête,” a raconté au journal le matelot Geordie Bunting, qui avait presqu’été emporté lorsque la salle des machines a été inondée.

”Puis l’eau est entré à gros jets et j’ai été secoué comme dans une machine à laver. Elle entrait si vite que j’ai pensé que tout était fini. 5 secondes de plus et nous aurions été en grand danger ... encore 10 et on pouvait se poser la question de savoir si on aurait pu remonter à la surface.”

Selon l’article, le sous-marin avait embarqué tant d’eau de mer qu’il a été lent à faire surface. Si la voie d’eau n’avait pas été jugulée à temps, le sous-marin aurait été écrasé par la pression avant de toucher le fond de l’océan.

”Ca aurait été comme d’écraser une cannette de bière vide dans la main", dit le matelot Bunting. "Nous étions trop profonds pour atteindre le fond vivants.”

Le journal cite un officier anonyme disant que l’accident aurait pû causer quelque chose de “complètement catastrophique”.

”Si cela avait empiré, nous n’aurions pas pu remonter, et si les machines n’avaient pas tenu, nous n’y serions pas arrivé. Nous étions probablement à seulement 20 secondes (de couler).”

Les sous-marins sont parmi les équipemens militaires les plus utiles du pays.

Malgré des tests complets, la marine n’a jamais pu découvrir un défaut dans les tuyaux d’eau de mer et ils sont toujours utilisés, indique l’article.

James ajoute qu’il est sûr que la marine a pris toutes les mesures pour s’assurer que ce type d’accident ne puisse se reproduire.

Notes :

[1Selon Jane’s, les sous-marins Collins pourraient plonger à 300m.

Source : DefenseNews