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Dans ce cadre, l’Etat, qui détient 31,8% de Thales et 15% des parts d’EADS, serait prêt à autoriser une offre du groupe européen sur le spécialiste français de l’électronique de défense. Le processus se décomposerait en deux phases. D’abord les conseils d’administration d’EADS et de Thales « devraient être bientôt consultés, après la Commission des participations et transfert (CPT) elle-même ». Ensuite un démantèlement partiel de Thales serait réalisé. Alcatel, qui détient 9,5% du capital de l’entreprise, recevrait des actifs de sa division communications tandis que le Groupe Industriel Marcel Dassault, actionnaire à hauteur de 5,7%, intégrerait ceux des systèmes aéroportés. Thales, enfin, éventuellement renforcé par l’apport de la Direction des constructions navales (DCN), s’intégrerait au sein d’EADS dont il augmenterait très sensiblement l’activité de défense. Ainsi, c’est un géant du secteur qui serait créé, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 40 milliards d’euros. Un acteur de premier plan sur les segments de l’aéronautique, de la défense et de l’électronique et un groupe européen capable de rivaliser avec les américains Boeing (50 milliards de dollars de chiffre d’affaires) et Lockheed-Martin (36 milliards de dollars). Hier, aucun des principaux acteurs du dossier n’a accepté de confirmer ce Meccano industriel. Bercy se contentait d’évoquer des « rumeurs ». En tout état de cause, il semble qu’aucune réunion de la CPT ne soit prévue prochainement.
Même mutisme chez EADS et Thales. « Nous ne commentons pas les rumeurs de presse. En tout cas je puis assurer qu’aucun conseil d’administration de Thales n’est prévu à court terme pour aborder cette question. Le prochain, prévu de longue date, aura lieu le 23 novembre », affirmait un porte-parole de Thales.
« C’est une rumeur relancée régulièrement depuis quelques années. Mais Philippe Camus (coprésident exécutif d’EADS) a répété il y a quelques jours en Chine, à l’occasion du salon de Zhuhai, qu’un tel rapprochement n’était pas à l’ordre du jour. L’évolution de Thales dépend d’abord des décisions de ses actionnaires, l’Etat, Dassault Aviation et Alcatel, ce n’est pas l’affaire d’EADS. Enfin aucun conseil d’administration ne doit se réunir prochainement », déclarait-on chez EADS.
La Bourse a cependant réagi. Thales a gagné 5,21% et EADS perdu 1,16%.
Reste à savoir si ces démentis s’appliquent à l’imminence de l’opération ou à son fondement même. Industriels comme gouvernements n’ont pas l’habitude de dévoiler leur jeu lorsqu’ils préparent une opération de cette envergure, mettant en cause à titres divers des acteurs aussi importants tant d’un point de vue stratégique qu’économique.
Cette opération n’est peut-être pas imminente, ni même en préparation. Mais, selon des sources proches du dossier, elle fait partie des différents scénarios qui sont bel et bien envisagés.
Car le superbe isolement dans lequel Thales est aujourd’hui plongé ne pourra durer longtemps. Le groupe présidé par Denis Ranque, qui envisageait de s’allier avec le motoriste français Snecma a été repoussé par ce dernier qui a préféré s’associer à Sagem. L’alliance tant annoncée entre DCN et Thales semble, elle aussi, difficile à conclure. Et Denis Ranque, qui a récemment démenti tout rachat possible de Thales par EADS et repoussé l’idée d’un rapprochement avec le futur ensemble issu de la fusion Sagem/Snecma ou d’un mariage avec Alcatel, semble décidé à faire cavalier seul, suscitant une irritation croissante au sein des cercles politiques et industriels.
Mais il ne suffit pas de le constater pour trancher et mener à bien l’opération évoquée. Le mécanisme avancé pour un tel rapprochement entre EADS et Thales suppose la levée d’un certain nombre d’obstacles. Parmi les plus importants figure la question des orientations stratégiques que l’actionnaire allemand d’EADS, Daimler Chrysler, veut imposer. Le groupe qui veut peser plus lourd au sein d’EADS, ne sera pas nécessairement enthousiaste à l’idée d’un tel rapprochement qui transférerait le centre de gravité d’EADS vers le camp français. Selon des analystes allemands, Thales aurait d’ailleurs tenté de prendre contact avec ThyssenKrupp pour s’associer, sur le segment naval, à un rapprochement entre EADS et HDW. Les Français auraient été éconduits et priés de se restructurer chez eux avant d’envisager un possible rapprochement.
Source : Le Figaro