La Guerre des torpilles

  • Dernière mise à jour le 30 mai 2007.

La nouvelle torpille légère MU90 vient de passer ses essais d’acceptation. Elle devrait être livrée aux clients d’ici quelques mois. De conception franco-italienne, il y a déjàdes commandes pour environ un millier de ces torpilles de 322 mm de diamètre, d’un poids de 304 kg et de 2,86 m de long. La MU90 va remplacer une grande partie des milliers de vieilles torpilles américaines Mk46 toujours en utilisation.

La MU90 a une vitesse maximale de plus de 90 km/h (avec une portée maximale de 12 km) et une vitesse minimale de 52 km/h (pour une portée maximale de 25 km). Elle peut atteindre une immersion de plus de 1.000 m.

Les torpilles légères sont principalement utilisées sur des hélicoptères et des avions de patrouille maritime, bien que des navires de surface les utilisent aussi très souvent. La MU90 a apparemment accompli un bon travail en étant furtive (ne pas alerter le sous-marin cible qu’elle arrive), tout en réussissant à contrer les contre-mesures. La MU90 utilise un sonar et un senseur acoustique pour trouver sa cible et sa charge peut pénétrer la coque de tous les sous-marins actuellement en service.

Torpille légère de défense anti-soumarine Mk-46 tirée depuis un bâtiment de surface
© Ramon Preciado / US Navy

L’un des principaux concurrents de la MU90 est la torpille légère américaine Mk 54, qui est entré en production il y a 3 ans. Coutant à peu près le même prix que la Mu90 (environ 1 million de $ pièce), la Mk 54 est une remplaçant moins chère et d’une certaine manière moins puissante de la torpille high tech de la Guerre Froide Mk 50 et de la vieille mais fiable Mk 46.

La Mk 54, d’un poids de 340 kg, est une alternative moins chère à la Mk 50 (3 millions de $), qui a été développée pendant plus de 20 ans. La Mk 50 était difficile à construire parce que elle était supposée être une torpille "intelligente" mais suffisament légère pour équiper les hélicoptères, et pouvait aller suffisament profond pour détruire les sous-marins nucléaires Russes. Mais, lorsque la Mk 50 est enfin devenue disponible à la fin des années 90, la cible typique était un sous-marin classique, plus discret, naviguant dans des eaux cotières peu profondes.

Donc la Mk 54 a été développée, en utilisant des composants électroniques moins chers, sur étagères, et de la technologie provenant de la Mk 50 et de la Mk 48 plus lourde, ainsi que la forme et la propulsion plus simple de l’ancienne Mk 46. Donc, la Mk 54 de 3 m de long est une sorte d’hybride, créée pour économiser de l’argent, mais aussi pour être plus capable contre des sous-marins classiques discrets opérant dans des eaux peu profondes.

La Mk 54 a une portée d’environ 10.000 m et une vitesse maximale d’environ 72 km/h. Elle est équipée d’un sonar [actif] intégré qui peut chercher le sous-marin cible, ainsi que des senseurs acoustiques [passif] (pour écouter les sons produits par la cible). La Mk 54 possède aussi un ordinateur embarqué et une base de données de bruits sous-marins et de tactiques de recherche, qui sont utilisées pendant qu’elle essaye de trouver sa cible, et de la conserver jusqu’à ce qu’elle puisse la frapper et la détruire avec la centaine de kilos d’explosif de la charge.

Au cours des 40 dernières années, quelques 25.000 torpilles Mk 46 ont été construites, et au moins quelques milliers de Mk 54 seront construites. La Mk 50 sera conservée dans l’inventaire pour traiter les quelques sous-marins nucléaires hostiles qui restent. Bien que la Mk 54 ait aussi la capacité d’aller profond, ce n’est pas aussi profond que la plus couteuse Mk 50.

La MU90 est considérée comme d’une meilleure valeur que la Mk 54, ne serait-ce qu’à cause de sa conception plus récente pour un prix égal.

Source : Strategy Page (Etats-Unis)