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Les marines occidentales se préparent pour des scénarios de temps de guerre où elles pourraient rencontrer des conditions opérationnelles dégradées, comme la perte des communications par satellite communications, ont expliqué la semaine dernière les chefs d’état-major des marines américaine et française lors de la conférence navale de Paris.
Désormais, les exercices organisés par la marine nationale pour le groupe aéronaval comportent 2 ou 3 jours en condition “Retour aux années 80”, ce qui signifie des opérations sans communication par satellite, a expliqué l’amiral Nicolas Vaujour.
« Un entraînement dans ces conditions représente un défi. Et année après année, le défi est plus important, mais c’est réellement intéressant de constater que nous sommes toujours capables d’agir, » indique le chef d’état-major de la marine nationale. Il a plaisanté que la perte des communications satellite signifiait moines de « partage de PowerPoint entre navires » et le retour à l’utilisation de mots-clé pour les opérations.
Des pays comme la Chine et la Russie ont développé des armes destinées à empêcher l’utilisation de leurs moyens basés dans l’espace. Les marines doivent rendre leurs systèmes, en particulier de communication, plus résistants aux attaques, selon le vice-amiral Rajesh Pendharkar, commandant de la façade orientale pour la marine indienne.
La chef des opérations navales de l’US Navy, l’amiral Lisa Franchetti, rappelle que les marines doivent aussi renforcer leur attention sur la tromperie des adversaires, le contrôle des émissions radio (EmCon), ainsi que sur la sécurité opérationnelle, à une période où « tout le monde est sur les réseaux sociaux » et partage l’endroit où il se rend. « Nous étions très bons pour créer la confusion chez nos adversaires. C’est une compétence que nous devons retrouver et que nous y pensons en permanence. Et parfois nous sommes devenus un peu paresseux sur le contrôle des émissions et nous sommes complètement faibles dans la sécurité opérationnelle. »
Les marines et leurs groupes aéronavals font face à des menaces nouvelles ou qui se renforcent, à des missiles hypersoniques, des missiles balistiques anti-navires, des drones et la lutte dans le cyber-espace, ont expliqué les amiraux participant à la conférence. Le champ de bataille est de plus en plus transparent, et les commandants doivent considérer que leurs moyens vont être attaqués et dégradés durant les opérations.
La capacité des porte-avions à fonctionner comme des nœuds de renseignement et à utiliser l’intelligence artificielle pour intégrer les données des capteurs du champ de bataille de l’ensemble de leur groupe aéronaval sera essentielle pour repousser les nouvelles menaces, a déclaré l’amiral français.
« Il faut comprendre ce qui se passe devant l’ennemi », a déclaré Vaujour. « Les nouvelles technologies nous donneront l’opportunité de le faire. »
Alors que les porte-avions sont confrontés à des défis, il n’existe toujours pas de meilleur moyen d’effectuer des frappes expéditionnaires mobiles, de projeter des forces et de protéger les forces depuis la mer, a déclaré l’amiral Sir Ben Key, First Sea Lord et chef d’état-major de la Royal Navy. Il a souligné que la Chine construisait des porte-avions, même si elle avait développé une capacité apparente de destruction de porte-avions.
L’espace de combat contemporain est devenu de plus en plus contesté pour tout le monde, et le défi pour les groupes aéronavals est d’intégrer toutes les données disponibles pour créer une « bulle de supériorité » autour du porte-avions, selon Key.
« Pendant des années, nous avons assumé le contrôle de la mer et nous pouvions donc tout investir dans la supériorité locale et la frappe comme objectif principal », a déclaré Key. « Maintenant, nous devons réfléchir plus profondément à la manière dont nous contrôlons les mers. »
Source : Defense News (Etats-Unis)