Sous-marins australiens AUKUS : la Chine s’inquiète des risques de prolifération nucléaire

  • Dernière mise à jour le 24 juillet 2022.

Un rapport publié par les autorités chinoises accuse l’accord de collaboration AUKUS sur les sous-marins nucléaires de constituer un précédent dangereux pour le transfert illégal de matériaux nucléaires de qualité militaire et par conséquent de constituer un acte de prolifération nucléaire.

Actuellement, 2 États ayant signé le traité de non-prolifération nucléaire, et considéré par celui-ci comme des états ne disposant pas de l’arme nucléaire, ont annoncé à l’agence internationale de l’énergie atomique leur intention de construire des sous-marins à propulsion nucléaire. Il s’agit de l’Australie et du Brésil.

La situation de ces 2 états est complètement différente. D’un côté, le Brésil étudie depuis des années la construction d’un réacteur nucléaire en totale autonomie et entend utiliser de l’uranium faiblement enrichi. De l’autre, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont signé fin septembre 2021 un accord avec l’Australie pour la fourniture de sous-marins à propulsion nucléaire. Or, les sous-marins de ces 2 pays utilisent de l’uranium fortement enrichi, pouvant directement être utilisé pour la fabrication d’armes nucléaires.

Le rapport intitulé « Une conspiration dangereuse : le risque de prolifération nucléaire dans le contexte de l’Accord AUKUS sur les sous-marins à propulsion nucléaire » a été rédigé par l’association chinoise pour le désarmement et le contrôle des armes et l’institut chinois de stratégie industrielle nucléaire.

Pour ce rapport, la collaboration AUKUS va à l’encontre de l’esprit du traité pour un Pacifique sud dénucléarisé. Il présente aussi par de nombreux aspects des risques potentiels pour la sécurité nucléaire, une course aux armements avec un impact négatif sur l’équilibre stratégique global et la stabilité.

D’après le rapport, des experts internationaux ont estimé que les 8 sous-marins nucléaires souhaités par l’Australie auront besoin d’un total de 1,6 à 2 tonnes d’uranium fortement enrichi, de qualité militaire. Cette quantité serait suffisante pour fabriquer entre 64 et 80 têtes nucléaires.

Le rapport appelle la communauté internationale et donc l’AIEA à prendre les mesures nécessaires pour préserver le traité de non-prolifération.

En Australie, certains “think-tanks” commencent à s’inquiéter des différents risques que présentent le projet, à commencer par la capacité des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne à construire les sous-marins alors que les chantiers navals font face à des difficultés de capacité. L’un d’entre eux, évoquant la possibilité, peu probable à ce stade, de faire appel à la France. L’un des arguments mis en avant était que les sous-marins nucléaires français utilisent, eux, de l’uranium faiblement enrichi, qui ne peut être détourné pour fabriquer une arme nucléaire.

Source : Le quotidien du peuple (Chine)