Les sous-marins de la classe Collins prennent finalement leur vitesse de croisière
Cela aura presque pris une décennie, mais les sous-marins Collins Australiens pourraient finalement pouvoir abandonner leur surnom de "sous-marin en bois".
Le premier ministre John Howard a inspecté cette semaine le HMAS Waller, le premier sous-marin de la classe Collins à être équipé d’un système de combat informatisé similaire à celui qui est utilisé sur les SNA Américains.
Le reste de la flotte sera progressivement mis à niveau d’ici la fin de la décennie avec ce nouveau système après un programme de redressement lancé en 2002.
Cela aura été un long parcours mais les sous-marins de la classe Collins pourraient enfin exprimer l’éventail complet des capacités envisagées lorsque le projet a été lancé au début des années 80.
En mai 1983, le gouvernement travailliste de l’époque a lancé un appel d’offres pour un sous-marin classique pour remplacer les Obéron vieillisants qui étaient entrés en service à partir de 1967.
Le vainqueur a été une version australianisée du sous-marin suédois Type 471 proposée par Kockums. Le contrat d’un montant d’environ 5 milliards de $ a été signé en juin 1987.
Les sous-marins de la classe Collins ont été baptisés d’après un éminent commandant de la flotte, le vice-amiral Sir John Collins (1899-1989).
La quille du HMAS Collins a été posée dans une toute nouvelle usine à Osborne, près d’Adélaide, en février 1990. Il a été lancé en 1993 et remis à la marine en 1996.
Le dernier des 6, le HMAS Rankin, a été livré en 2001.
On a pû penser un moment de construire des sous-marins nucléaires mais cette possibilité n’a jamais été sérieusement envisagée.
Les sous-marins de la classe Collins sont propulsés par des moteurs électriques en plongée et par des gros moteurs diesel en surface. Les diesels permettent aussi de recharger les batteries.
Cette technologie fait que les Collins ne sont pas très différents des U-boats Allemands qui dévastaient l’Atlantique Nord pendant la 2ème Guerre Mondiale — sauf dans un domaine crucial.
Dès le départ, la décision avait été prise d’équiper les Collins d’un système de combat informatisé.
L’objectif était de relier tous les senseurs (antennes sonar, périscope et radar), les systèmes de communication, de navigation et le système d’armes afin qu’un marin assis devant une console puisse gérer toutes les fonctions vitales.
Sans surprise, cela n’a pas très bien marché. Durant les années 90, les retards se sont accumulés pendant que les scientifiques luttaient pour intégrer les éléments disparates de ce système et réussir à les faire tous fonctionner en harmonie.
Mais, cela n’était pas tout. L’arbre d’hélice fuyait, les hélices subissaient des ruptures de fatigue, de l’eau de mer contaminait le gasoil, les moteurs ne se montraient pas très fiables et les périscopes vibraient beaucoup trop.
Le pire de tout était que les Collins étaient trop bruyants, une possible sentence de mort pour un submersible supposé naviguer dans un silence presque total.
La marine savait tous de ces problèmes — et le contribuable australien a tout appris le 8 octobre 1998 lorsque le Daily Telegraph de Sydney a publié son article tristement célèbre "Des sous-marins en bois" qui, parmi d’autres éléments, suggérait que les Collins faisaient autant de bruit qu’un concert de rock.
Justifié ou pas, cela a permis d’attirer l’attention du gouvernement. Le ministre de la défense de l’époque, John Moore, a chargé Malcolm McIntosh et John Prescott d’étudier les problèmes et de proposer des solutions.
Ils ont déposé leurs conclusions en juin 1999. A ce moment, différentes corrections étaient en cours. L’US Navy est intervenue, permettant l’utilisation de ses installations de mesures acoustiques pour aider à identifier l’origine des problèmes de bruit qui ont maintenant été corrigés.
L’US Navy a aussi fourni des “boîtes noires” pour améliorer le système de combat et le rendre enfin utilisable.
McIntosh et Prescott ont souligné que le système de combat restait le procipal défi technique qui restait à résoudre. Ils ont conclu que plus rien ne pouvait être fait avec le système de l’époque.
Un observateur a expliqué cela en termes informatiques — les Collins continuaient d’utiliser des processeurs équivalents à des 286 alors que le reste du monde était passé aux Pentiums.
En 2002, le gouvernement a approuvé un système de combat de remplacement, choisissant le CCS Mark II de Raytheon, connu dans l’US Navy comme le BYG-1, pour un montant de 444 millions de $.
Cela a permis de cimenter les liens déjà très proches avec l’US Navy.
Avec le nouveau système de combat, vont aussi arriver de nouvelles torpilles lourdes, les Mark 48 ADCAP (à capacités avancées), une version améliorée des torpilles Mark 48 actuelles.
Chacune pèse 1,6 tonnes, a une portée de plus de 40 kilomètres et peut couler presque n’importe quel navire. Le site internet de la Federation of American Scientists estime qu’elle coûte 3,5 millions de $ US pièce.
Source : Australian IT