La Royal Navy a du mal à constituer un groupe aéronaval autour de ses porte-avions

  • Dernière mise à jour le 28 juin 2020.

La Royal Navy a reçu ses 2 nouveaux porte-avions. Mais un rapport rédigé par le gouvernement s’inquiète des obstacles qui empêchent de constituer un groupe aéronaval complètement opérationnel autour de ces 2 bâtiments.

Dans un rapport publié le 25 juin, le National Audit Office (l’équivalent de notre Cour des Comptes) souligne les retards rencontrés dans le développement de l’avion de guet aérien “Crowsnest” et dans l’attribution du contrat de construction des navires logistiques destinés à ravitailler les porte-avions à propulsion classique et leurs bâtiments d’escorte. Le NAO a aussi soulevé des interrogations sur les financements futurs.

Le ministère britannique de la défense fait de lents « progrès dans le développement crucial dans le soutien nécessaire pour pouvoir utiliser toutes les capacités d’un groupe aéronaval, comme le système radar “Crowsnest” et la capacité de ravitailler les porte-avions. De plus, il n’a pas établi de plan clair sur les futurs couts de renforcement, d’opération et de soutien du groupe aéronaval, ce qui crée un risque de manque de budget, » explique le NAO.

Le HMS Queen Elizabeth effectue ses essais à la mer, avant une première mission prévue l’année prochaine. Le HMS Prince of Wales a aussi commencé ses essais à la mer, mais avec quelques mois de décalage. Il n’est pas prévu que les 2 bâtiments naviguent en même temps.

Selon le NAO, le développement des radars “Crowsnest” et leur installation sur les hélicoptères Merlin a pris 18 mois de retard et va impacter les opérations du porte-avions britannique lors de sa première mission.

Lors de sa 1ère mission, des avions américains du Corps des Marines embarqueront sur le porte-avions en plus des avions britanniques. En effet, la Grande-Bretagne n’a pas assez de F-35C. Pour l’instant, seuls 18 ont été livrés à la Royal Navy et la Royal Air Force.

Le NAO a aussi indiqué que le programme de construction de bâtiments logistiques est aussi un obstacle.

Ces 3 bâtiments doivent livrer des munitions, de la nourriture et des approvisionnements au groupe aéronaval. Initialement, la livraison était prévue pour 2026. Mais ce calendrier a été retardé de 3 ans suite à l’abandon l’année dernière de l’appel d’offres destiné à sélectionner le constructeur. La question de savoir si la construction pourrait être réservée à un chantier britannique ou attribuée à un constructeur étranger, à l’origine de la controverse, n’est toujours réglée. L’appel d’offres pourrait être relancé en septembre, mais cette date n’est pas confirmée.

Pour le président de la commission de la défense des Communes, Tobia Ellwood, sans ces navires de soutien, la capacité opérationnelle des porte-avions serait sérieusement diminuée.

Actuellement, la Grande-Bretagne n’a qu’un seul navire de ravitaillement de produits solides qui peut ravitailler un porte-avions, le RFA Fort Victoria. Pour le NAO, les limitations du RFA Fort Victoria auraient un effet important sur les opérations du porte-avions.

« N’avoir qu’un seul navire de soutien, avec des capacités d’emport limitées, ralentit le rythme et la portée auquel la Royal Navy peut ravitailler un groupe aéronaval. De plus, les options de déploiement seront très limitées pendant une grande partie de 2022, parce que le RFA Fort Victoria subira une période d’entretien programmé, » explique le NAO.

Source : Defense News (Etats-Unis)