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Le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, a laissé la porte ouverte au rétablissement de l’ancien commandant du porte-avions USS Theodore Roosevelt, le Capt. Brett Crozier, dans ses fonctions. Le Capt. Crozier avait été démis de ses fonctions la semaine dernière après avoir insisté pour que la Navy renforce sa riposte à un fort nombre de cas de COVID-19 parmi les 4.800 membres d’équipage.
« Lorsque j’ai remplacé il y a 3 jours le secrétaire à la Navy, je l’ai appelé, ainsi que le Chef des Opérations Navales dans mon bureau et je leur ai donné des lignes de conduite, » a déclaré Esper vendredi matin.
« Une des choses que je leur ai dite est ceci : plus aucune mesure ne sera prise à l’encontre du Capt. Crozier tant que l’enquête ne sera pas terminée. Et une fois qu’elle sera terminée, on verra où ça nous mène. Et je n’écarte aucune décision. »
Le Chef des Opérations Navales, l’amiral Michael Gilday, a exprimé jeudi les mêmes sentiments.
Esper a expliqué qu’il attendait dans les prochains jours les constatations et recommandations de l’état-major et de l’enquête menée par l’adjoint au CNO, l’amiral Richard Burke. « J’ai toujours tendance à suivre la chaine de commandement et à prendre au sérieux leurs recommandations. »
La semaine dernière, face à une explosion du nombre de cas de COVID-19 parmi les membres de l’équipage, le Capt. Crozier implorait dans une lettre la Navy de débarquer la majorité des membres de l’équipage et de les mettre en isolement à terre sur l’île de Guam, où le porte-avions était accosté.
Il reconnaissait qu’une petite partie de l’équipage avait été débarquée vers des sites de quarantaine groupée, mais soulignait qu’un seul site respectait les règles de la Navy.
Le Capt. Crozier suggérait qu’environ 10% de l’équipage du Roosevelt reste à bord pour s’occuper de la conduite du réacteur et des installations vitales, pendant que le reste soit isolé en dehors du Roosevelt.
« Nous ne sommes pas en guerre. Les marins n’ont pas besoin de mourir. Si nous n’agissons pas maintenant, nous échouons à prendre soin de notre bien le plus précieux : nos marins, » écrivait-il.
Selon le secrétaire à la marine par intérim Thomas Modly, la lettre a été envoyée à ses supérieurs immédiats par un email non-sécurisé, puis transférée à 20 ou 30 destinataires supplémentaires. Suite à la fuite de la lettre dans la presse, la Navy a annoncé le 2 avril que Crozier avait été démis de ses fonctions.
Le secrétaire Modly a pris un avion pour Guam et a déclaré aux marins du Roosevelt que Crozier soit avait laissé volontairement fuité la lettre, soit était « trop naïf ou stupide pour être le commandant d’un bâtiment comme celui-ci ». Cette déclaration, qui a elle aussi fuité dans la presse, a provoqué une tempête médiatique et politique qui a finalement conduit à ce que Modly présente mercredi sa démission.
Source : Navy Times (Etats-Unis)