L’Agence Fédérale Russe sur la Coopération Technico-Militair
Par son potentiel, la flotte russe de sous-marins est la (…)
A bord de la frégate Allemande FGS BREMEN : Sur un tableau d’affichage de ce navire de combat Allemand, il y a 3 photos de l’USS Cole, la coque déchiquetée après une attaque suicide d’al-Qaida pas très loin de là où navigue le FGS Bremen.
"Ces photographies aident l’équipage à rester attentif," indique le Lt. Cmdr. Chris Scherrer. 17 marins Américains ont été tués lorsque le Cole, au mouillage en 2000 dans le port d’Aden, a été heurté par un remorqueur bourré d’explosif.
Le Bremen, une frégate bardée d’armement high-tech et de matériel de surveillance, surveille les mers pour combattre le terrorisme. Il fait partie de l’opération Enduring Freedom, mise sur pied à la suite des attaques du 11 septembre 2001.
Patrouillant au large des côtes de la Corne de l’Afrique, elle protège les voies maritimes les plus importantes au monde, par lesquelles passent les 2 tiers de l’approvisionnement en pétrole de la planète.
Ici, la piraterie, le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains sont endémiques — cela aide à financer le terrorisme mondial, selon la force maritime basée à Bahrein, plus connue comme la CTF-150.
La force maritime rassemble des navires de 13 nations : Etats-Unis, France, Arabie Saoudite, Danemark, Italie, Espagne, Grande-Bretagne, Canada, Allemagne, Bahrein, Nouvelle-Zélande, Pakistan et Singapour.
"Le type de guerre qui se produit ici est une guerre silencieuse," explique le commandant du Bremen, le Capt. Andreas Jedlicka, qui a passé plus de la moitié de ses 42 ans dans la Marine Allemande.
Sa guerre est menée derrière des écrans radar et en utilisant des rapports de renseignement.
Dans le centre opérationnel de la frégate, sombre et à l’accès réservé, connu comme le ’cerveau’ du navire, des marins surveillent de larges écrans radar circulaires, couverts par des centaines de petits points verts — chacun représentant un bateau naviguant dans ces eaux.
D’autres marins décollent dans les 2 Sea Lynx de la frégate pour identifier des bateaux, pendant qu’une équipe spécialisée de 10 hommes est en alerte pour effectuer les visites. Sur le pont, des marins chargent des munitions dans de lourdes mitrailleuses, à la recherche d’un bateau suicide ou d’une attaque par avion volant bas.
Chaque bateau qu’ils rencontrent, que ce soit un porte-conteneur géant ou un boutre de bois traditionnel qui a navigué dans ces eaux pendant des siècles, doit être identifié et enregistré.
La tâche est immense.
Actuellement, 9 navires de la coalition patrouillent 19.000 km de côte appartenant à 14 nations, couvrant 6,2 millions de km² d’océan — une supericie de la taille des Etats-Unis.
Protéger les voies maritimes est d’une importance critique, explique Jedlicka.
Le commerce par voie maritime est l’épine dorsale du commerce mondial — 80% du commerce est transporté par la mer — et cela a quadruplé dans les 40 dernières années.
Mais, il reste le talon d’Achille de l’ordre économique mondial, indiquent les analystes, menacé qu’il est par l’augmentation de la piraterie et l’éventualité d’attaques terroristes.
Au cours de la dernière décennie, la piraterie a triplé. La tentative de détournement d’un navire de croisière par des pirates Somaliens armés de fusils d’assaut et de lance-grenades en 2005 est l’une des plus audacieuse.
Et le Cole n’a pas été la seule cible d’une attaque terroriste sur mer. 2 ans après que le Cole ait été touché, un bateau a explosé après s’être approché d’un pétrolier Français au large du Yémen, faisant un mort. En 2004, un ferry transportant 1.050 passagers a coulé au large des Philippines après qu’une bombe ait explosé sous la ligne de flottaison, faisant plus de 100 morts.
La plus grande menace reste une attaque contre 3 goulots d’étranglement — points de passage obligés pour le commerce — de la région qui pourrait interrompre temporairement l’économie mondiale. Plus de 90% du commerce européen passe par le détroit d’Ormuz dans le Golfe Persique, le canal de Suez et le détroit de Bab el Mandab à l’extrémité de la Corne de l’Afrique.
Quelques 3,3 milliards de barils de pétrole passent chaque jour à destination de l’Europe et des Etats-Unis par le détroit de Bab el Mandab, large de 14 km et très peu protégé.
"Une attaque terroriste sur les routes de commerce internationale est seulement une question de temps," a indiqué récemment l’analyste en sécurité Dustin Dehez, dans une étude présentée aux experts civils et militaires du monde maritime.
Une telle attaque provoquerait une augmentation à 2 chiffres du prix du pétrole, a ajouté Dehez, le directeur du Northeast African Studies au Dusseldorf Institute for Foreign and Security Policy.
Une augmentation du prix du pétrole de 1 $ (0,76€) coûte chaque année quelque 7,4 milliards de $ à l’économie américaine. Pour les économies Africaines pauvres qui dépendent des importations de pétrole, les coûts sont encore plus paralysants.
Les analystes indiquent que la piraterie et les menaces terroristes restes élevée dans cette région malgré la présence de la coalition.
La plupart des attaques de pirates surviennent dans les eaux territoriales, près de la côte, où la coalition n’a aucune autorité légale, explique Jedlicka.
En 2005, selon l’Organisation Maritime Internationale, il y a eu 276 tentatives et détournements. Seulement 24 ont eu lieu dans les eaux internationales où la coalition peut agir. Une attaque sur 5 a eu lieu au large des côtes Africaines.
Les bateaux rapides privilégiés par les pirates ne peuvent rien contre les 130 m du Bremen, son canon principal de 76 mm qui peut tirer 80 obus à la minute à une distance de 16 km avec la précision d’une épingle. Cependant, entrer dans les eaux territoriales, explique Jedlicka, est une décision qui relève des hommes politiques et, en dernier ressort, du conseil de sécurité de l’ONU.
La coalition travaille avec certains pays, dont il aide à patrouiller les voies maritimes, pour construire et former des gardes-côtes nationaux, mais pour l’instant, le succès est limité.
Jedlicka déclare que son navire n’a jamais tiré un coup de feu sous le coup de la colère ni effectué aucune saisie depuis le début de ses 6 mois d’opération à la fin novembre 2006.
La simple présence d’un navire de guerre dans ces eaux est dissuasive, explique-t-il. "Nous leur rendons la vie difficile."
Source : International Herald Tribune